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dimanche 27 février 2011

Sarkozy à la télévision dimanche, Alliot-Marie donnée partante

Hier, 20h11

Reuters

Nicolas Sarkozy interviendra dimanche à la télévision pour tenter de redonner une vision à la diplomatie française face aux événements du monde arabe et pourrait annoncer dans le même temps un changement à la tête du Quai d'Orsay.

L'ENTOURAGE DE MICHÈLE ALLIOT-MARIE ...

Copyright © 2011 Reuters

Cette intervention solennelle, annoncée par un court communiqué de l'Elysée, a été décidée au moment où des spéculations vont croissantes sur un remaniement gouvernemental imminent, dont la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie serait la principale victime.

Plusieurs sources gouvernementales de haut rang évoquaient vendredi son départ avant le début de la semaine prochaine.

Le chef de la diplomatie française, qui devait revenir dans la nuit de samedi à dimanche du Koweït, est soumise à un feu roulant de critiques sur les conditions de son voyage de fin d'année en Tunisie.

Rejointe depuis peu par des voix au sein de la majorité, l'opposition réclame depuis des semaines sa démission après les révélations sur son utilisation, par deux fois, du jet privé d'un homme d'affaires proche du président déchu Zine ben Ali pendant le soulèvement dans ce pays.

L'affaire, et les explications fluctuantes données par la ministre, ont eu un impact sur les derniers sondages de popularité très défavorables pour l'exécutif.

Dans le même temps, la diplomatie française, dont l'Elysée donne l'impulsion, s'est vu reprocher son indulgence pour les régimes arabes autoritaires et ne pas avoir anticipé les événements de Tunisie ainsi que ceux qui, dans la foulée, ont ébranlé l'Egypte et la Libye.

L'annonce de l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy a été faite à l'issue d'une entrevue d'une heure du chef de l'Etat avec son Premier ministre François Fillon au pavillon de la Lanterne, à Versailles, sur laquelle rien n'a filtré.

DIMANCHE OU LUNDI

Depuis le Koweït, où elle assistait samedi aux cérémonies du 50e anniversaire de l'indépendance, Michèle Alliot-Marie s'est déclaré mobilisée à cent pour cent par ses fonctions.

"Je ne commente pas les rumeurs parisiennes", a-t-elle dit à des journalistes. "Peu importe ce qui se passera quand j'atterrirai à Paris, aujourd'hui je suis totalement dans mon travail de ministre des Affaires étrangères représentant la France".

L'entourage de la ministre a par la suite catégoriquement démenti des informations selon lesquelles elle présenterait dimanche sa démission et partirait ainsi de son plein gré.

A l'Elysée, on indiquait auparavant que le président de la République n'avait pas prévu de la recevoir dimanche.

Selon des sources gouvernementales, le ministre de la Défense, Alain Juppé, pourrait prendre sa place et serait lui-même remplacé par le chef du groupe UMP au Sénat, Gérard Longuet, qui était vendredi du voyage avec Nicolas Sarkozy en Turquie alors que ce n'était pas prévu.

"Ça ne peut plus durer. Elle n'est plus audible. Il faut qu'elle parte et, pour que ce soit digne, il faut qu'elle parte d'elle-même", a déclaré l'une de ces sources, une autre indiquant que "le principe du départ de 'MAM' est acté".

"Juppé est programmé pour prendre rapidement sa succession, avec beaucoup de pression du président de la République", a-t-on ajouté en soulignant que l'actuel ministre de la Défense se faisait tirer l'oreille pour reprendre le Quai d'Orsay.

Alain Juppé voudrait en effet avoir les coudées franches à ce poste, actuellement sous la tutelle de l'Elysée.

Le député UMP Bernard Debré a dit tout haut vendredi ce que des parlementaires de plus en plus nombreux de la majorité affirmaient de manière anonyme ces derniers jours à propos du probable remaniement.

Un député de la majorité pronostiquait que "ce sera dimanche ou lundi".

La situation est selon lui intenable : plus de la moitié des Français réclament, selon les sondages, le départ de Michèle Alliot-Marie et les députés qui reviennent de leurs circonscriptions sont alarmés par les conséquences de cette affaires sur les résultats des élections cantonales à venir.

Yann Le Guernigou et Emmanuel Jarry, édité par Gérard Bon