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samedi 15 janvier 2011

Des milliers de manifestants en France célèbrent la chute de Ben Ali

Le Point.fr - Publié le 15/01/2011 à 18:05 - Modifié le 15/01/2011 à 18:43

Le président tunisien a quitté son pays vendredi avant d'être remplacé par un président par intérim.

Des milliers de manifestants en France célèbrent la chute de Ben Ali

Samedi, à Paris, 8.000 manifestants ont défilé pour célébrer la chute du président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali © afp photo / François Guillot


SOURCE AFP

Des milliers de manifestants, dont 8.000 à Paris, ont défilé samedi après-midi dans les grandes villes françaises pour célébrer la chute du président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali et réclamer l'avènement de la démocratie. À Paris, 8.000 manifestants selon la police, essentiellement des Tunisiens, des Franco-Tunisiens ainsi que des représentants des partis de gauche français, se sont rassemblés place de la République. Un groupe de jeunes gens portaient des cercueils recouverts de drapeaux tunisiens avec des pancartes "Merci à nos martyrs, nous ne vous oublierons jamais", a témoigné Hedi, un étudiant de 17 ans. Najet Mizoni, professeur de droit de 59 ans, se disait "heureuse d'être là, de participer à la première révolution dans le monde arabe".

À Marseille, plus de 2.000 personnes ont manifesté dans le centre-ville. Dans le calme, les manifestants qui criaient "Ben Ali assassin" ou "Ben Ali en justice" arboraient de nombreuses pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Hommage à nos martyrs", "Main dans la main pour la démocratie", "Retour à la paix civile" ou encore "Saoudiens collabos". "Cela fait plus de vingt ans que l'on espère cette révolution. Maintenant, nous devons trouver un nouveau président rapidement même si tout est difficile, car Ben Ali a fait taire les vrais partis politiques", a déclaré Me Salim Moussa, du barreau de Marseille.

"Ben Ali, c'est fini"

À Lyon, la manifestation forte de 800 personnes s'est transformée en démonstration de liesse, de nombreux Tunisiens chantant l'hymne national. "Il n'y a pas que Ben Ali qui doit partir. Il faut démanteler les rouages de la dictature, du parti-État qui règne depuis l'indépendance", a réclamé Chérif Ferjani, universitaire coorganisateur de la manifestation. À Lille, environ 450 personnes ont manifesté. Parmi les drapeaux tunisiens flottaient également les couleurs marocaines et algériennes. "Ben Ali, t'es parti, Bouteflika, casse-toi", scandaient les manifestants à l'adresse du président algérien, demandant également le départ du chef d'État égyptien Hosni Moubarak.

À Toulouse, entre 350 et 500 personnes, suivant la police ou les organisateurs, ont défilé dans le centre-ville. De nombreuses petites pancartes proposaient des variations sur le thème "Ben Ali, c'est fini !" (Ben fini, Ben Ali game over). Lors d'une brève halte devant le consulat d'Algérie, un manifestant a crié "prenez exemple !" tandis qu'une porte-parole de la ligue algérienne de défense des droits de l'homme prenait la parole pour souligner : "Dans les deux pays, la jeunesse s'est levée (...) le peuple algérien subit toujours un pouvoir autoritaire, l'interdiction des grèves, la corruption." On a dénombré 700 à 800 personnes à Nantes, un millier à Nice et environ 300 à Strasbourg.