
Trois jours après le départ de l'ex-président Ben Ali pour l'Arabie Saoudite, un nouveau gouvernement devrait être nommé ce lundi en Tunisie. L'UE dit prête à offrir son aide pour la tenue d'élections libres et démocratiques.
15h00. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est montré extrêmement préoccupé cet après-midi par la situation en Tunisie: «Je demeure extrêmement inquiet à propose de la violence en Tunisie», a-t-il déclaré en marge d'un déplacement à Abou Dhabi. Ban Ki-moon a ajouté qu'il en appelait «au gouvernement et à toutes les parties pour assurer l'ordre».
14h30. Nouvelle réaction politique à droite. Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, plaide pour le principe de non ingérence en Tunisie, soulignant, pour justifier l'attitude du gouvernement français, que «personne ne pouvait prévoit ce qui allait se passer».
14 heures. Après Henri Guaino ce matin, Alain Juppé esquisse un mea culpa sur la position de la France. Lors de la présentation de ses voeux à Bordeaux, le ministre de la Défense a livré quelques explications. «Dans le passé, la plupart des pays européens, nos alliés américains, portaient sur la Tunisie un regard favorable. Parce que c'était un pays stable politiquement, qui se développait économiquement, dans lequel des réformes sociales étaient faites [...], une classe moyenne apparaissait, des efforts très importants ont été faits pour développer l'éducation [...] Ceci nous a conduit, et pas simplement les Français, à sous-estimer l'exaspération du peuple tunisien face à un régime policier et une répression sévère».
13h45. Un homme a tenté de s'immoler par le feu à Nouakchott (Mauritanie) pour protester contre le régime du général Mohamed Ould Abdel Aziz, selon des témoins. La police est intervenue rapidement et l'homme a été évacué vers un hôpital pour y être soigné de brûlures au visage et aux pieds, indique une source hospitalière. Aucun détail n'était disponible sur son état de santé en début d'après-midi.
13h40. Deux organisations non gouvernementales, Transparency International et Sherpa, vont déposer à Paris une plainte contre X pour «corruption», visant implicitement le président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali.
13h30. Le gouvernement français «condamne avec la plus grande fermeté les bandes criminelles qui sévissent en Tunisie et ceux qui les soutiennent avec l'espoir vain de remettre en cause les changements intervenus de manière constitutionnelle», déclare lors d'un point-presse le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero. La France «salue le civisme exemplaire de la population tunisienne, qui garde son calme, se mobilise pour que la vie normale reprenne son cours le plus vite possible et a mis en place, conformément à l'appel du premier ministre, dans tous les quartiers sensibles, des dispositifs citoyens de sécurité», a-t-il expliqué.
13h15. François Baroin affirme que Paris se tient «à la disposition des autorités constitutionnelles tunisiennes» pour examiner le sort des biens immobiliers en France du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali et de son entourage. Dans un premier temps, a rappelé le porte-parole du gouvernement et ministre du Budget, la France s'est placée sur un terrain administratif, saisissant Tracfin pour empêcher la fuite des avoirs financiers détenus par l'ex-président tunisien et ses proches.
13 heures. Les Etats-Unis se disent prêts à assister le gouvernement tunisien pour organiser rapidement des élections libres qui «reflèteraient la volonté du peuple», selon une déclaration du conseiller du président américain Barack Obama pour l'antiterrorisme John Brennan.
12h40. Des Tunisiens de Marseille ont investi lundi le consulat général de Tunisie, situé dans le centre-ville, pour se le «réapproprier» en réclamant le départ des partisans de Ben Ali et la continuité des services délivrés au public. Certains demandaient le départ du consul, Mokhtar Bartegi, en le présentant comme un affidé du régime, évoquant sa parenté avec la famille de Leïla Ben Ali, l'épouse du président tunisien déchu. Mais le comité d'une dizaine de membres, qui avait sollicité une rencontre avec le consul lundi matin, a précisé à l'issue du rendez-vous que Moktar Bartegi restait en place et avait accédé à toutes ses demandes.
12h30. L'Union européenne est prête à offrir une aide «immédiate» à la Tunisie pour préparer la tenue d'élections libres et démocratiques, a indiqué Maja Kocijancic, porte-parole de la chef de la diplomatie Catherine Ashton. Elle a aussi indiqué que les Européens travaillaient à un ensemble de propositions visant à soutenir les nouvelles autorités tunisiennes, parmi lesquelles l'option d'un renforcement des relations bilatérales dans le domaine commercial et politique.
12 heures. Quelques centaines de personnes manifestent dans le centre de Tunis pour exiger l'abolition du parti du président déchu Zine el Abidine Ben Ali, la Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD). Des policiers anti-émeutes tentaient de disperser ces manifestants avec des canons à eau. «La révolution continue ! RCD dehors !», criaient les manifestants réunis en deux groupes sur l'avenue Habib Bourguiba, l'un devant le théâtre municipal de Tunis, l'autre devant l'ambassade de France.
11h30. La suspension des départs des vacanciers français à destination de la Tunisie, qui devait prendre fin ce lundi, a été prolongée jusqu'au 23 janvier inclus, a déclaré le président de l'Association des tour-opérateurs français (Ceto), René-Marc Chikli.
10h15. L'opposant historique tunisien Moncef Marzouki annonce sa candidature à la présidentielle, dans une interview à France Info. «Je serai effectivement candidat» à l'élection présidentielle, a déclaré le dirigeant du Congrès pour la république (CPR), parti de la gauche laïque interdit sous le régime Ben Ali. Ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme, jusqu'en 1994, et co-fondateur du Conseil des libertés en Tunisie (CNLT, non reconnu), Moncef Marzouki avait créé le Congrès pour la République en 2001. Il avait été condamné à un an de prison en 2000.
10h10. Un homme s'est immolé par le feu devant l'Assemblée du Peuple au Caire en Egypte, a annoncé à l'AFP une source parlementaire. Un geste qui rappelle celui de Mohamed Bouazizi, ce jeune Tunisien qui s'était immolé et était mort quelques jours plus tard. Son geste avait déclenché les émeutes à l'origine de la chute de l'ex président Ben Ali. En Algérie, un homme qui s'était immolé samedi par le feu dans une ville proche de la frontière avec la Tunisie a succombé dimanche
10 heures. Dominique de Villepin a affirmé lundi qu'il n'entendait pas jouer «les donneurs de leçons» concernant l'attitude de la France pendant la contestation populaire en Tunisie qui a mené à la chute du président Zine El Abidine Ben Ali. «Il n'y a pas de solutions aisées et je ne me placerai certainement pas du côté des donneurs de leçons», a déclaré l'ancien Premier ministre et ancien ministre des Affaires étrangères sur Canal+.
9h45. Lundi matin, la vie reprenait timidement dans la capitale après les tirs de dimanche : la plupart des commerces restaient fermés, à l'exception de rares cafés, bureaux de tabac et boulangeries, ont constaté des journalistes de l'AFP, qui ont croisé de nombreux policiers en armes.
9h13. Interrogée sur Europe 1, lundi matin, Christine Lagarde a annoncé que le gouvernement avait demandé à Tracfin, organisme de lutte contre les mouvements suspects de capitaux, «d'exercer une vigilance particulière» et de procéder à un «blocage administratif». «Ils doivent en cas de mouvement anormal, curieux, par son montant, sa destination, alerter Tracfin», a-t-elle précisé. L'organisme a la possibilité de «bloquer pendant 48 heures et ensuite de saisir une instance judiciaire», a ajouté la ministre. Elle a expliqué qu'il n'y avait pas de «gel des avoirs» car cela nécessitait une décision judiciaire ou internationale.
9 heures. «Que vouliez-vous faire ? Personne ne pouvait prévoir que les choses allaient aller aussi vite (...), aussi loin, et qu'elles seraient aussi rapidement dramatiques», a déclaré sur RTL le conseiller spécial du président Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, interrogé sur les critiques sur l'attentisme du gouvernement français face à l'insurrection populaire en Tunisie ayant conduit à la chute du régime du président Zine El Abidine Ben Ali. «Qu'il y ait pu y avoir des maladresses ou des incompréhensions, après tout cela est possible» mais «imaginez que la France intervienne dans les affaires d'un pays qui est un ancien protectorat français, qu'aurait-on dit ?», a t-il demandé, jugeant que «ça n'est pas à la France d'être le gendarme de la Méditerranée».
8h30. L'ex-couple présidentiel ne serait pas parti les mains vides de Tunisie. Selon des informations du monde.fr, les services secrets français soupçonnent Leïla Trabelsi, la femme de Zine El Abidine Ben Ali, d'avoir retiré des lingots d'or à la Banque de Tunisie, vendredi avant de partir. Le chiffre de 1,5 tonne d'or est évoqué. «1,5 tonne d'or, cela fait 45 millions d'euros», expliqué une source au monde.fr.
8h15. Les tensions sont restées très fortes dimanche après-midi en Tunisie, et notamment à Tunis où de de violents affrontements ont opposé forces de sécurité et des fidèles au chef de l'Etat déchu. Des affrontements se seraient également poursuivis cette nuit selon France Info.
Retrouvez le film de événements de dimanche.
