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lundi 31 janvier 2011

Tunisie: d'où vient le mouvement Ennahda?

Le leader du mouvement islamiste, Rached Ghannouchi, est rentré ce dimanche en Tunisie, Retour sur la formation de son parti, Ennahda, ses années d'exil et son poids actuel dans l'opinion tunisienne.

De tous les mouvements islamistes maghrébins, l'islam politique tunisien est celui qui a fait la place la plus large au débat théorique et politique. Il est né au tout début des années 1970 à une époque où la gauche occupait l'essentiel de l'espace politico-culturel.

Après des études au Caire, à Damas et à Paris, Rached Ghannouchi, qui s'est converti aux thèses des Frères Musulmans lors de son séjour en Egypte, rentre au pays en 1969. Professeur de philosophie dans un lycée, il dirige parallèlement la revue Al-Ma'arifa et prend la parole dans les mosquées. Ses prêches sont de plus en plus suivis par les jeunes. De son côté, Abdel Fattah Mourou, étudiant en théologie et en droit à l'université de Tunis, anime de petits cercles de réflexion.

Les deux hommes fondent d'abord une "Association pour la sauvegarde du Coran", inspirée du mouvement des Frères musulmans, puis un parti politique, le Mouvement de la tendance islamique (MTI) qui prendra en 1989 le nom d'Ennadah. Celui-ci acquiert rapidement une large audience. "Notre opposition était aussi radicale que celle des marxistes, comme eux nous parlions de justice sociale, mais en plus notre discours était identitaire. Nous avions la clé du succès", commentait quelques années plus tard Habib Mokni, un militant d'Ennadah exilé en Europe.

Le MTI développe une importante activité sociale. Il crée des comités de quartier, des associations de bienfaisance.... Très tôt aussi il opte pour une approche légaliste en revendiquant son insertion dans le débat politique. Le président Habib Bourguiba lui oppose une fin de non recevoir. En 1987, il exige même la condamnation à mort de Ghannouchi. Son exécution, dans l'atmosphère de fin de règne que connaît alors la Tunisie, mettrait le feu aux poudres. C'est alors qu... Lire la suite sur LEXPRESS.fr