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vendredi 25 février 2011

Enquêtes en France sur les avoirs de Kadhafi et de Moubarak

Hier, 19h40

Reuters

Une double enquête préliminaire a été ouverte en France sur les avoirs éventuels du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et de l'ancien président égyptien Hosni Moubarak, a annoncé vendredi le parquet de Paris.

Ces investigations font suite, notamment, à une plainte des organisations non gouvernementales Sherpa et Transparence International France.

Cette double enquête, visant à déterminer si les deux dirigeants ont effectivement des biens en France, ont été confiées à l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), a-t-on précisé au parquet de Paris.

Le parquet avait déjà lancé une telle procédure pour l'ex-président tunisien Zine ben Ali.

Sherpa et Transparence International France, qui voudraient l'ouverture d'une information judiciaire, veulent obtenir d'urgence le gel des biens que le numéro un libyen, confronté à une révolte massive dans son pays, pourrait détenir en France.

"Si des avoirs sont présents en France, le gouvernement français doit procéder immédiatement à leur gel afin d'éviter qu'ils ne soient délocalisés vers des juridictions non coopératives, issue qui contrarierait nécessairement leur restitution au profit du peuple libyen", écrivent les deux ONG dans un communiqué.

Selon Maud Perdriel-Vaissière, déléguée générale de Sherpa, Mouammar Kadhafi "serait en train d'organiser l'évaporation de son patrimoine" et "c'est maintenant qu'il faudrait geler ses avoirs".

"Nous n'avons pas beaucoup d'éléments tangibles sur des avoirs qui seraient en France. Mais compte tenu des fortes présomptions de détournement de fonds et le climat en Libye, il est nécessaire d'ouvrir une enquête de police le plus vite possible, pour empêcher que le produit du crime puisse payer", a-t-elle dit sur la chaîne Public Sénat.

Selon différentes sources, "la fortune de la famille Kadhafi se chiffrerait en milliards d'euros, répartis dans plusieurs pays", selon les deux ONG.

Outre la mainmise sur les recettes pétrolières, Mouammar Kadhafi et sa famille possèderaient des participations dans les secteurs du gaz, des télécommunications, des infrastructures, du tourisme, des médias et de la grande distribution.

Les ONG, qui entendent protéger et défendre les populations victimes de crimes économiques, sont déjà à l'origine de plaintes visant les "biens mal acquis" du président tunisien déchu Ben Ali ou de chefs d'Etat africains.

Elizabeth Pineau, édité par Gérard Bon