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vendredi 25 février 2011

La France n'enverra plus de matériel de sécurité en Libye

Le Quai d'Orsay a annoncé vendredi la suspension de l'exportation de matériel de sécurité vers la Libye et le Bahreïn, en proie à des contestations populaires violemment réprimées par les pouvoirs en place.

Paris ne sera pas accusé d'avoir soutenu les régimes de Libye et du Bahreïn. La France a annoncé vendredi qu'elle avait suspendu la veille les exportations de matériel de sécurité à destination de ces deux pays, où la contestation des régimes en place, ainsi que la répression, se sont amplifiées ces derniers jours, faisant plusieurs morts parmi les manifestants.

«Les autorisations ont été suspendues hier pour l'exportation de matériel sécuritaire à destination de Bahreïn et de la Libye», a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero. «Les événements des derniers jours ont été l'occasion de marquer que nous attendions des autorités de Bahreïn qu'elles traduisent dans les faits les engagements qu'elles ont pris», a-t-il ajouté.

«Usage excessif de la force»

Jeudi, la France avait déjà déploré «l'usage excessif de la force ayant entraîné plusieurs morts ainsi que de nombreux blessés» et s'était déclarée «particulièrement préoccupée» par les derniers développements intervenus notamment à Bahreïn, en Libye et au Yémen. À Bahreïn, quatre personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans la nuit de mercredi à jeudi, lors de la dispersion de manifestants réclamant des réformes politiques. Quatorze personnes auraient par ailleurs été tuées jeudi dans des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants anti-régime à Benghazi, deuxième ville de Libye.

Avec cette décision, Paris veut surtout éviter de voir se réitérer des épisodes malheureux récents. La France avait ainsi été critiquée pour n'avoir pas anticipé les changements en Tunisie et en Egypte, et pour avoir été trop conciliante avec les régimes de Ben Ali et d'Hosni Moubarak. Sur la Tunisie en particulier,une cargaison de grenades lacrymogènes avait été bloquée de justesse à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, quelques heures avant la chute de Ben Ali. Une proposition faite par la ministre des Affaires étrangères devant l'Assemblée nationale avait par ailleurs été très mal accueillie : Michèle Alliot-Marie avait proposé, aux débuts de la contestation en Tunisie, d'aider le pouvoir à rétablir l'ordre.