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lundi 14 février 2011

La police disperse des manifestations sporadiques à Bahreïn

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 14.02.11 | 17h19 • Mis à jour le 14.02.11 | 17h36

La police disperse les manifestants avec des gaz lacrymogènes à Diraz, un village dans le nord-ouest de Bahreïn.

La police bahreïnie a dispersé, lundi 14 février, en faisant usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc plusieurs dizaines de manifestants à Nouidrat, un village dans l'est de Bahreïn, où un rassemblement était prévu dans l'après-midi à l'initiative d'internautes. Cette seconde manifestation a donné lieu à des heurts entre policiers et manifestants. Plus de vingt personnes auraient été blessées, selon des témoins.

Soucieuse de prévenir une propagation de la contestation, la famille régnante de Bahreïn, de confession sunnite alors que la population est majoritairement chiite, avait promis la semaine dernière de distribuer 1 000 dinars (2 000 euros environ) à chaque famille bahreïnie. Le gouvernement a par ailleurs laissé entendre qu'il pourrait libérer des mineurs d'âge arrêtés l'an dernier par les forces de sécurité.

Bahreïn, un petit pays du Golfe à majorité chiite mais dirigé par une dynastie sunnite, avait été secoué dans les années 1990 par une vague de troubles, lancée à l'initiative de l'opposition chiite, et qui avait conduit en 2001 au rétablissement du Parlement élu, dissous en 1975, et à l'instauration d'une monarchie constitutionnelle.

"LE PEUPLE VEUT UNE RÉFORME DU RÉGIME"

Dimanche soir, trois policiers avaient été blessés dans des heurts avec une centaine de personnes qui participaient à une manifestation non autorisée à Karkazan, un village chiite au sud de Manama, a annoncé le ministère de l'intérieur.

Des dizaines de personnes ont manifesté lundi 14 février 2011 au Bahreïn.

Des dizaines de personnes ont manifesté lundi 14 février 2011 au Bahreïn.REUTERS/HAMAD I MOHAMMED

Des diplomates ont estimé que l'ampleur du rassemblement à Manama, où les manifestations sont rares, constituerait un test de la capacité des organisateurs à faire descendre un grand nombre de chiites dans la rue. Mais en dépit des appels lancés via Twitter et Facebook, en début de soirée, aucun rassemblement n'était à signaler dans la capitale.

"Nous invitons toute la population bahreïnie - hommes, femmes, garçons et filles - à participer à nos rassemblements de manière paisible et civilisée pour garantir un avenir stable et prometteur pour nous-mêmes et nos enfants", disait un appel sur Twitter. "Le chemin pourrait être long et les rassemblements pourraient se poursuivre pendant des jours et des semaines."

Un texte mis en ligne sur Facebook donne le mot d'ordre de la contestation :"Ouvrir la voie à des réformes politiques et sociales, notamment dans la ligne des changements en cours au Moyen-Orient. Nous allons scander tous ensemble le 14 février : 'Le peuple veut une réforme du régime'."