
Le feu vert de l'Eurogroupe fait suite à la décision de la Suisse, qui a décidé, vendredi dernier, dès l'annonce de la démission de Hosni Moubarak, de geler "avec effet immédiat" les avoirs que pourraient détenir dans la confédération helvétique M. Moubarak et son entourage.
Une mesure prise afin d'éviter "tout risque de détournement de biens appartenant à l'Etat égyptien".
L'ÉGYPTE DEMANDE LE GEL DES AVOIRS D'EX-RESPONSABLES ÉGYPTIENS
L'Union européenne, elle, attend que la demande émane du Caire pour agir. "Nous sommes en contact avec les autorités égyptiennes. Quand ce sujet sera abordé, nous y répondrons", a déclaré la porte-parole de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, Maja Kocijancik.
L'Egypte a d'ores et déjà demandé à l'Allemagne et à la Grande-Bretagne de geler les avoirs d'ex-responsables égyptiens, sans citer spécifiquement le présidentdéchu Hosni Moubarak.
Le ministre britannique des affaires étrangères, William Hague, a affirmé que la Grande-Bretagne allait "coopérer (...) en travaillant avec l'Union européenne et les partenaires internationaux comme nous l'avons fait dans le cas de la Tunisie. (...)S'il y a la preuve d'un détournement ou d'une utilisation illégale de fonds publics, nous prendrons des mesures fermes et rapides".
M. Hague a également précisé que le ministre britannique des finances, George Osborne, discuterait du sujet avec ses homologues européens ce lundi soir et mardi à Bruxelles.
La ministre de l'économie française, Christine Lagarde, a assuré que Paris se tenait "évidemment à la disposition de la justice égyptienne" pour examiner la situation des avoirs que détiendrait en France M. Moubarak.
Moubarak pourrait être malade
L'ambassadeur d'Egypte aux Etats-Unis, Sameh Choukri, a indiqué, lundi 14 février, à la télévision américaine que l'ancien président égyptien Hosni Moubarak pourrait être souffrant.
"Il est possible que certains de mes contacts tendent à indiquer qu'il est plutôt en mauvaise santé", a dit l'ambassadeur . Mais, a-t-il prévenu, "je n'ai vraiment pas assez d'informations, donc je ne veux pas me lancer dans des conjectures".
L'ambassadeur reprend les rumeurs de plusieurs articles parus dans la presse égyptienne, qui ont soutenu que l'ancien président a souffert d'une crise cardiaque. Lorsque Hosni Moubarak était président, écrire sur sa santé pouvait coûter la prison.
En mars dernier, les médias officiels égyptiens avaient annoncé qu'il devait subir en Allemagne l'ablation de la vésicule biliaire.