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lundi 14 février 2011

Le gouvernement palestinien démissionne

il y a 2 heures 25 min

LeMonde.fr LeMonde.fr avec AFP et Reuters

Le premier ministre palestinien Salam Fayyad à Paris, le 3 février 2011.


Le premier ministre palestinien a présenté la démission de son gouvernement au président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, lundi 14 février. Le président palestinien a aussitôt reconduit Salam Fayyad dans ses fonctions, et l'a chargé de former un nouveau gouvernement. Le premier ministre devrait rapidement engager des consultations avec les partis palestiniens et la société civile.

Le président Abbas avait fait part, à la fin de l'année dernière, de son intention de remanier le gouvernement dirigé par M. Fayyad. Il avait alors souligné que ce dernier, âgé de 58 ans et premier ministre depuis 2007, serait reconduit dans ses fonctions. Les consultations pour la formation d'un nouveau gouvernement ont été retardées par les soulèvements populaires en Tunisie puis en Egypte, deux pays alliés de l'Autorité palestinienne. Sur les 24 postes ministériels que compte l'Autorité, seuls 16 sont pourvus actuellement.

UN CHANGEMENT "FORMEL" SELON LE HAMAS

Samedi, la direction palestinienne a annoncé des élections générales d'ici à septembre afin de mettre à l'épreuve sa légitimité, après les fuites sur les négociations de paix avec Israël et la débâcle des régimes égyptien et tunisien, auxquels elle était liée. Elle avait auparavant convoqué des élections municipales pour le 9 juillet, première consultation palestinienne depuis 2006. Ces deux scrutins ont aussitôt été rejetés par le mouvement islamiste Hamas, vainqueur des législatives il y a cinq ans, qui contrôle la bande de Gaza.

Le parti dénonce un "changement de pure forme", selon son porte-parole à Gaza,Sami Abou Zouhri, appelant les Palestiniens et les pays donateurs à ne pas traiter avec ce gouvernement. "Quel que soit le changement de peau du gouvernement, il restera dépourvu de légalité juridique, parce qu'il n'est pas le choix du peuple et n'a pas obtenu la confiance du Conseil législatif", a souligné dans un communiqué ce responsable du Hamas.

Le mandat de M. Abbas a expiré en janvier 2009, mais il a été prolongé jusqu'à l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle afin d'éviter un vide institutionnel.

"RÉTABLIR L'UNITÉ NATIONALE"

Le 31 janvier, en pleine vague de contestation populaire en Egypte et en Tunisie, le premier ministre Salam Fayyad a appelé les mouvements palestiniens à"commencer à réfléchir sérieusement à des élections générales", après le scrutin municipal. Il a estimé "opportun de les utiliser pour mettre fin à la division et rétablir l'unité nationale", faisant allusion à la séparation de fait entre la Cisjordanie, dont l'Autorité palestinienne gouverne les zones autonomes, et la bande de Gaza contrôlée par le Hamas depuis juin 2007.

L'Autorité palestinienne avait appelé à des élections générales pour le 24 janvier 2010, avant d'y renoncer face au refus du Hamas de les organiser à Gaza.

Le premier ministre palestinien Salam Fayyad à Paris, le 3 février 2011.AFP/PIERRE VERDY