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mercredi 2 février 2011

Sabotages, intimidations et rumeurs en Tunisie

Par LEXPRESS.fr avec REUTERS, publié le 02/02/2011

Sabotages, intimidations et rumeurs en Tunisie
Des soldats veillent sur l'école primaire Claude Bernard, à Tunis.
REUTERS/Louafi Larbi

Les Tunisiens soupçonnent les bandes armées qui ont fait leur apparition dans l

e pays de travailler pour l'ancien pouvoir.

Plus de deux semaines après la fuite du président Zine ben Ali
sous la pression de la rue, le 14 janvier, l'armée a dû intervenir
ce mardi pour faire fuir des hommes armés, que des Tunisiens
soupçonnent de travailler pour l'ancien pouvoir. En effet,
des actes de sabotage ou d'intimidation ont été signalés.
L'attaque contre une synagogue démentie
Le président de la communauté juive de Tunisie, Roger Bismuth,
a toutefois affirmé mercredi qu'aucun acte antisémite n'avait
été signalé en Tunisie depuis le début de la révolution populaire.
Et il met en garde contre les rumeurs ayant fait état mardi de
l'incendie d'une synagogue à Gabès, dans le sud du pays.
"A aucun moment, les juifs n'ont été visés par des attaques
ou même des paroles déplacées au cours de la révolution.
C'est une révolution tunisienne, qui concerne tous les Tunisiens",
a déclaré Roger Bismuth. Le chef de la communauté juive de Tunisie,
qui compte quelque 1 600 personnes, a opposé un "démenti formel" à
"une rumeur qui a fait état d'une synagogue incendiée" lundi soir
à El Hamma, près de la ville côtière de Gabès (sud). "Il n'y a pas
de synagogue à El Hamma. Il y a un mausolée, avec la tombe
d'un grand rabbin, qui est un lieu de pèlerinage. Lundi soir,
plusieurs bâtiments de la région ont été la cible de saccages
et la guérite du gardien du mausolée a été vandalisée et
quelques chaises emportées", a-t-il poursuivi.
C'est une dépêche de l'agence de presse AFP qui citait Peres Trabelsi,
porte-parole de la communauté juive de Tunisie, affirmant
qu'il condamnait l'incendie criminel d'une synagogue à Gabès
dans la nuit de lundi à mardi.
La communauté juive tunisienne est rarement la cible d'attaques.
La dernière,contre la synagogue de l'île de Djerba, en 2002, avait été revendiquée par Al Qaïda,. Elle avait fait 21 morts, dont plusieurs
touristes allemands.
Comités d'autodéfense à Tunis
Autre indice d'une dégradation de la sécurité, l'armée a dû procéder
à des tirs de sommation pour disperser des bandes de jeunes
gens armés qui s'en sont pris à deux écoles de Carthage,
banlieue riche au nord-est de la capitale, terrorisant les élèves.
Ce lundi déjà, des jeunes munis de couteaux et de bâtons
avaient semé la peur dans les rues de Kasserine, dans le centre
du pays, incendiant des bâtiments et harcelant les habitants.
Ce samedi, dans le centre de Tunis, des bandes de jeunes avaient
dispersé un rassemblement de femmes tunisiennes. Ils ont été
pourchassés sur l'avenue Habib-Bourguiba par des commerçants
organisés en comités d'autodéfense, également armés de
couteaux et de bâtons.
Certains commerçants estiment que ces bandes sont formées
par d'anciens partisans du RCD, ex-parti tout puissant du président
Ben Ali, ou par des jeunes gens payés pour créer le chaos.
Un petit nombre de partisans armés de Ben Ali est sans doute
encore présent dans le pays
"Nous sommes là pour essayer de rassurer la population. Nous
la protégerons", a déclaré un militaire dans un véhicule blindé
positionné devant une école de la capitale.
Ben Ali, ministre de l'Intérieur avant de prendre le pouvoir en 1987,
disposait d'un vaste réseau de policiers et d'informateurs qui n'a pas été démantelé depuis la "révolution de jasmin".
De sources diplomatiques, on estime que sa garde présidentielle
a été dispersée ou éliminée, mais qu'un petit nombre
de ses partisans armés est sans doute encore présent dans le pays.
Le président de la communauté juive de Tunisie, Roger Bismuth, a toute fois affirmé mercredi qu'aucun acte antisémite n'avait été signalé en Tunisie depuis le début de la révolution populaire. Et il met en garde contre les rumeurs ayant fait état mardi de l'incendie d'une synagogue à Gabès, dans le sud du pays.