Jean-François Copé est scandalisé par une affiche d’une fédération locale des Jeunes socialistes qui « détourne honteusement une photo dans l’unique but d’assimiler Nicolas Sarkozy à Adolf Hitler ».
Le communiqué très courroucé de l’UMP, envoyé mercredi soir aux rédactions, est titré « Trop c’est trop ! » En pièce jointe : la photo d’une affiche portant le logo des Jeunes socialistes reprenant un portrait de Nicolas Sarkozy, en meeting, tendant le bras comme s’il faisait un salut nazi. « Liberté ? Egalité ? Fraternité ? Jusqu’où le laisserez-vous aller ? », interroge l’affiche.
« Les dirigeants du PS n’ont-ils rien d’autre à nous opposer et à proposer aux Français que des insultes nauséabondes et indignes ? » s’énerve le secrétaire général de l’UMP en personne, Jean-François Copé, outré par cette « nouvelle étape dans la bassesse » qui consiste à « détourner honteusement une photo dans l’unique but d’assimiler Nicolas Sarkozy à Adolf Hitler, et ceux qui soutiennent le président de la République aux nazis. »
Un vilain point Godwin repéré mercredi et envoyé par un militant UMP, vraisemblablement à Poitiers.
Selon la présidente du MJS (mouvement des jeunes socialistes), Laurianne Deniaud, jointe, mercredi soir, par Libération.fr, cette campagne a été réalisée par la fédération de la Vienne, n’a « pas été validée par le MJS national » et date de septembre, « en réaction au discours de Grenoble » prononcé cet été par Sarkozy.
Les jeunes socialistes ont fait deux collages à la rentrée mais ont, toujours d’après Laurianne Deniaud, recollé mercredi quelques affiches qui restaient en stock.
Coup de fil énervée dans la soirée à ses troupes de la Vienne : « la campagne est retirée », assure la présidente du MJS.
Elle admet que les affiches « ne sont pas du meilleur goût et même très maladroites ». Avant de moquer la prompte réaction du patron de l’UMP : « Copé doit vraiment paniquer pour aller déterrer un affiche d’un MJS locale. Et pourquoi interpelle-t-il Martine Aubry qui n’a rien à voir là-dedans ? » La première secrétaire du PS était priée, « au nom de l’UMP », de « dénoncer et [de] stopper immédiatement cette campagne ».
Dans la soirée, les Jeunes Populaires de l’UMP se sont, à leur tour, dits « profondément scandalisés » par une campagne « insultante » et « l’attitude du MJS », qui « a choisi l’outrance et l’insulte pour exister ».