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mardi 22 mars 2011

Canal+ : Israël, la saga douloureuse

Le réalisateur Peter Kosminsky se penche sur la naissance sanglante de l'État d'Israël, à l'époque du mandat britannique.


Canal+ : Israël, la saga douloureuse

"The Promise" est la nouvelle série événement de Canal+. © DR / -


Par EMMANUEL BERRETTA

Sujet épineux s'il en est, la naissance de l'État d'Israël est le sujet deThe Promise, la nouvelle saga en quatre épisodes de Peter Kosminsky, diffusée chaque lundi, à partir du 21 mars sur Canal+. Une fiction, certes, mais qui puise parmi les témoignages de plus de 70 anciens soldats britanniques ayant servi en Palestine après la Seconde Guerre mondiale.

Kosminsky, à qui l'on doit le fabuleux Warriors (sur la guerre en ex-Yougoslavie), trousse une histoire entre deux époques : une jeune femme, Erin (Claire Foy), rejoint une amie en Israël, emportant avec elle le journal intime de son grand-père (Christian Cooke), un ancien para britannique cantonné à Haïfa avant le retrait des troupes de Sa Majesté. Par longs flash-back, Kosminsky trouve ainsi le moyen de relater l'arrivée des premiers juifs libérés des camps de la mort. Retour dans le présent : Erin découvre l'Israël d'aujourd'hui, les territoires occupés, et toutes les nuances de la société israélienne vis-à-vis du traitement des Palestiniens.

Bouleversant

Kosminsky affirme se refuser à juger la situation, mais, tout de même, ce qu'il montre de la naissance sanglante de l'État hébreu et du traitement des Palestiniens aujourd'hui est accablant pour Israël. On sort de The Promise profondément bouleversé par les parcours, les ambiguïtés des personnages, souvent tiraillés entre deux loyautés. Une pluie de récompenses est à prévoir pour Kosminsky. Et aussi des quolibets.

Ça n'a d'ailleurs pas tardé. L'UPJF (Union des patrons et professionnels juifs de France) appelle à manifester devant le siège de Canal+ lundi, jour de diffusion du premier épisode. "Cette diffusion durant la semaine de "l'apartheid israélien" décrétée par des organisations islamo-gauchistes pro-palestiniennes n'est ni un hasard, ni une coïncidence, estime l'UPJF. Elle prouve que des forces obscurantistes et fascislamistes (sic) ont pénétré en profondeur à Canal+ et grignotent son intégrité." Contactée par Le Point.fr, la chaîne n'a pas souhaité réagir à propos d'une oeuvre de fiction.