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samedi 19 mars 2011

Kadhafi, on le reçoit, on lui vend des Rafales, puis... on le pilonne

Libye

DES GIROUETTES

Kadhafi, on le reçoit, on lui vend des Rafales, puis... on le pilonne


(Montage Le Post)
Recevoir Kadhafi avec tous les honneurs d’un chef d’Etat, lui proposer la vente de Rafales - qu’on arrive à vendre à personne -, et ensuite voter pour lui tirer sur la gueule... Drôle de comportement que celui de notre pays.

Que je sache, cet homme n’est pas aujourd’hui un homme différent de celui qu’il était encore il y a quelques mois.

D’un coup il devient persona non grata.

S’il commet des atrocités dans son pays mais loin des caméras, pas de problème.

Mais s’il agit, le vilain, comme un pourri vis-à-vis de la population, devant CNN et compagnie, alors la France sort son mouchoir blanc, brandit les droits de l’homme comme argument marketing méthodiquement préparé à l’avance, et propose de faire des frappes chirurgicales.

On sait bien que la notion de "frappe chirurgicale", sur le modèle américain, est une notion de frappe au sens large, où le mot chirurgicale n’a pas de sens, puisque à une frappe chirurgicale, correspond souvent une erreur collatérale chirurgicale. En gros, pour un méchant gaulé, il y a trois civils morts ("bah oui, pourquoi ils étaient là, on nous avait dit qu’il s’agissait d’un dépôt de munitions, pas d’un centre commercial, c’est la faute aux RG…").

Bref, faux-culisme quand tu nous tiens.

La France, qui a adopté une vision très américaine de la politique extérieure, disons depuis 2007, commence à mettre en place les mêmes vieilles recettes de l’oncle Sam : pour faire tourner un tantinet l’économie, et en attendant des jours meilleurs, faisons tourner l’industrie militaire, tirons sur tout ce qui bouge, après on verra.

D’autant plus que si nous allons faire le même type d’actions à l’américaine, on appliquera la même stratégie.

Une bombe larguée sur un pont ? Pas de problème, nous avons Bouygues.
Une bombe sur une centrale ? Voilà du boulot pour EDF ou Areva.
Une bombe sur une place ? No problem, my dear, Da Vinci est là, il y aura un nouveau parking souterrain.
On a abattu un avion libyen ? Nous avons un lot de trois rafales en solde...

La guerre est un moyen extraordinaire pour faire tourner l’économie, on dirait.

Mais ce qui est quand même un peu révoltant, c’est l’attitude du retournement de veste.

Les contrats à plusieurs zéros, l’industrie lourde demandent, à priori - je ne suis pas dans ce secteur - des vrais compromis de prostituée de bas étage. Nous sommes prêts à nous vendre au diable pour décrocher des contrats ou le chef de l’Etat, debout derrière son ministre qui paraphe les papiers, doit accepter de faire, dire et penser n’importe quoi.

Je me demande si certains hommes politiques le matin, en se rasant, pensent à l’élection présidentielle. Je n’en sais rien.

Mais je me demande aussi si, en se rasant, ils ont le courage de se regarder dans les yeux.

Ces futures, probables, possibles frappes aériennes devraient sonner comme un symbole cuisant de l’échec d’une certaine manière de faire de la politique.

Et alors, si on est prêts à se vendre au meilleur offrant, pourquoi donc ces mêmes hommes politiques devraient s’occuper de notre sort au quotidien ? Celui du quidam dans la rue ?
Ils n’ont pas assez de conscience pour se regarder dans une glace, alors croire qu’ils pourraient s’occuper des autres c’est croire à la licorne...

Je veux bien croire aux miracles, mais là on commencer à pousser les extrêmes un peu trop loin.

Et cette attitude révoltante n’est pas l’apanage de la droite ; si la gauche avait remporté les élections en 2007, Kadhafi aurait été reçu de la même manièr

Une fois de plus, il y a de quoi être dégoûté de la politique.


Au passage, en parlant des droits de l’homme, on va voir si à la prochaine réunion de l’ONU, la France va proposer des frappes chirurgicales sur la Chine…

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