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mercredi 2 mars 2011

Le couturier John Galliano sera jugé en correctionnelle

il y a 1 heure 40 min

Reuters
Le procureur de Paris a cité directement John Galliano en correctionnelle mercredi pour y être jugé pour injures à caractère racial ou religieux après les plaintes déposées par trois personnes la semaine dernière.

JOHN GALLIANO SERA JUGÉ EN CORRECTIONNELLE ...

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Cette affaire visant le couturier vedette que Dior vient de licencier après 15 ans de collaboration "pourrait venir à l'audience au cours du deuxième trimestre 2011", précise Jean-Claude Marin dans un communiqué.

Deux personnes accusent John Galliano d'avoir proféré des injures antisémites à leur encontre la semaine dernière dans un bar parisien. A la suite de leurs plaintes, une troisième personne a dit à la police avoir été victime de propos identiques de sa part en octobre.

Ces faits sont réprimés par le code pénal d'une peine de six mois d'emprisonnement et de 22.500 euros d'amende.

Dior a engagé mardi une procédure de licenciement contre son directeur artistique qui, dans un communiqué publié mercredi à Londres, présente ses excuses mais nie à nouveau les accusations de racisme portées contre lui.

"L'antisémitisme et le racisme n'ont pas leur place dans notre société. Je présente des excuses sans réserves pour ma conduite", peut-on lire.

Son avocat français, Stéphane Zerbib, a assuré que le parquet s'était révélé "incapable" de se prononcer sur l'éventuelle culpabilité de son client et avait choisi de laisser l'affaire "à l'appréciation du tribunal".

"Les choses ne sont pas si claires dans ce dossier depuis le début", a-t-il dit sur Canal +, en s'interrogeant sur la sincérité de certains des plaignants.

"EN PROIE A SES DÉMONS"

Selon Me Zerbib, John Galliano n'est pas cité en correctionnelle pour la diffusion d'une vidéo sur internet où on le voit déclarer qu'il adore Hitler et injurier une interlocutrice, mais sur la base des plaintes.

"Nous voyons quoi sur cette vidéo ? Nous voyons un homme qui est seul, qui est en proie à ses démons pour lesquels il se fait soigner aujourd'hui et pour lesquels il reçoit le soutien de beaucoup d'artistes", a-t-il dit.

L'avocat n'a pas voulu dire si le couturier se trouvait encore à Paris ou à Londres.

La griffe, propriété de Dior SA, holding de contrôle de LVMH, numéro un mondial du luxe, avait déjà suspendu le couturier de ses fonctions vendredi dernier, dans l'attente des conclusions de l'enquête.

Mais la pression aura été trop forte et, de l'avis de nombreux spécialistes du luxe, la vidéo mise en ligne lundi par le quotidien britannique The Sun ne laissait guère d'autre choix au patron de LVMH que de se séparer de celui qui a été l'artisan du renouveau de la maison Dior.

Christian Dior a malgré tout décidé de maintenir son défilé de prêt-à-porter prévu vendredi prochain.

Cette affaire a jeté une ombre sur la semaine parisienne de présentation des collections de prêt-à-porter automne-hiver 2011-2012, qui s'est ouverte mardi.

Pour les invités du défilé Dior de vendredi, dont le coût est estimé à plusieurs millions d'euros, il pourrait être gênant d'applaudir, comme le veut la tradition, les créations d'un homme renvoyé devant un tribunal correctionnel.

Gérard Bon et Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse