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jeudi 17 mars 2011

Pour une vraie semaine d’éducation sur l’apartheid

Par Alan M. Dershowitz | Jerusalem Post - Adaptation française de Sentinelle 5770

lundi 8 mars 2010
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Chaque année à peu près à cette époque, des étudiants islamiques radicaux – soutenus par des professeurs anti-Israël radicaux – montent un évènement qu’ils appellent « Semaine d’Apartheid d’Israël ». Pendant cette semaine, ils tentent de persuader des étudiants sur les campus à travers le monde de disqualifier Israël comme un régime d’apartheid. La plupart des étudiants semblent ignorer les rodomontades de ces extrémistes, mais certains naïfs semblent les prendre au sérieux.

Quelques étudiants pro-Israël et juifs disent qu’ils sont intimidés quand ils essaient de répondre à ces contrevérités. Etant fortement opposé à toute censure, ma solution est de combattre ce mauvais discours par un bon discours, aux mensonges par la vérité et à la mauvaise pratique éducative par l’éducation réelle.

Dans ce sens, je soutiens une “Semaine d’Education sur l’Apartheid au Moyen-Orient” à organiser dans les universités à travers le monde. Elle serait fondée sur le principe du « pire d’abord » selon les droits de l’homme universellement acceptés. En d’autres termes, les pires formes d’apartheid pratiquées par des nations et des entités du Moyen-Orient seraient étudiées et présentées d’abord. Puis les pratiques d’apartheid d’autres pays seraient étudiées selon l’ordre de gravité et d’impact sur les minorités vulnérables.

Selon ce principe, le premier pays étudié serait l’Arabie saoudite. Ce royaume tyrannique pratique l’apartheid à l’extrême selon le sexe, reléguant les femmes à un statut extrêmement bas. En fait, un imam saoudien important a récemment publié une fatwa déclarant que celui qui défend des femmes travaillant à côté d’hommes ou met en péril l’apartheid absolu entre les sexes mérite l’exécution.

Les Saoudiens pratiquent aussi l’apartheid fondé sur l’orientation sexuelle, exécutant et emprisonnant les homosexuels et lesbiennes saoudiens. Enfin, l’Arabie saoudite pratique ouvertement l’apartheid religieux. Il existe des routes spéciales pour « Musulmans seulement ». Elle fait de la discrimination contre les Chrétiens, leur refusant le droit de pratiquer ouvertement leur religion. Et il est inutile de dire qu’elle n’autorise pas les Juifs à vivre en Arabie saoudite, de posséder une propriété ou même (à quelques exceptions) d’entrer dans le pays. Voilà pour l’apartheid au plus haut niveau.

La deuxième entité sur toute liste d’apartheid serait le Hamas, le gouvernement de facto de la bande de Gaza. Le Hamas discrimine aussi ouvertement contre les femmes, les homosexuels et les Chrétiens. Il ne permet aucune contestation, aucune liberté d’expression et aucune liberté de religion.

Chacun des pays du Moyen-Orient pratique ces formes d’apartheid à un degré ou à un autre. Considérez la nation les plus « libérale » et pro américaine de la région, à savoir la Jordanie. Le royaume de Jordanie, dont le roi lui-même admet que ce n’est pas une démocratie, possède une loi dans son code interdisant aux Juifs de devenir citoyens ou de posséder de la terre. Malgré les efforts de sa reine progressiste, les femmes sont toujours soumises de fait dans presque tous les aspects de la vie jordanienne.

L’Iran, bien sûr, ne pratique aucune discrimination contre les homosexuels, parce que son président a assuré qu’il n’y a pas d’homosexuels en Iran. Au Pakistan, des Sikhs ont été exécutés pour avoir refusé de se convertir à l’Islam, et à travers le Moyen-Orient, des crimes d’honneur contre les femmes sont pratiqués, souvent avec le clin d’œil complice des autorités religieuses et laïques.

Chaque pays musulman au Moyen-Orient possède une seule religion établie, à savoir l’Islam, et n’a aucune prétention à permettre l’égalité religieuse aux membres des autres religions. Voilà une brève revue de certaines, mais certainement pas toutes, pratiques d’apartheid au Moyen-Orient.

Maintenant tournons-nous vers Israël. L’Etat juif d’Israël, laïque, reconnaît pleinement les doits des Chrétiens et des Musulmans et interdit toute discrimination fondée sur la religion (exceptée contre les Juifs conservateurs et réformés, mais ceci est une autre histoire !). Les citoyens musulmans et chrétiens d’Israël (qui sont plus d’un million) ont le droit de vote et des élus à la Knesset, dont certains s’opposent au droit à l’existence d’Israël. Il y a un Arabe membre de la Cour Suprême, un Arabe membre du gouvernement et nombre d’Arabes israéliens occupant des positions importantes dans les affaires, les universités et la vie culturelle de la nation.

Il y a deux ans, j’assistais à un concert du YMCA où Daniel Barenboïm dirigeait un orchestre mêlant musiciens israéliens et palestiniens. L’auditoire était composé d’Israéliens et de Palestiniens, et l’homme assis à côté de moi était un Arabe israélien – le ministre de la culture de l’Etat d’Israël. Quelqu’un peut-il imaginer que ce type de concert ait eu lieu dans l’Afrique du Sud de l’apartheid, ou dans l’apartheid d’Arabie saoudite ?

Il y a une liberté totale d’expression en Israël et elle est vigoureusement utilisée par les Musulmans, les Chrétiens ainsi que les Juifs. Et Israël est une démocratie vibrante.

Ce qui est vrai d’Israël même, y compris les régions arabes israéliennes, n’est pas vrai des territoires occupés. Israël a mis fin à l’occupation de la bande de Gaza il y a sept ans, pour n’obtenir que des attaques de roquettes du Hamas. Israël maintient son occupation de la Rive Occidentale uniquement parce que les Palestiniens ont refusé une offre généreuse d’Etat sur 97% de la Rive Occidentale, avec sa capitale à Jérusalem et 35 milliards de $ de compensation pour les réfugiés. S’ils avaient accepté cette offre du président Bill Clinton et du Premier ministre Ehud Barak, il existerait aujourd’hui un Etat palestinien sur la Rive Occidentale. Il n’y aurait pas de barrière de séparation. Il n’y aurait pas de routes réservées aux citoyens israéliens (Juifs, Arabes et Chrétiens). Et il n’y aurait pas d’implantations civiles.

Je me suis longtemps opposé aux implantations civiles sur la Rive Occidentale, comme beaucoup, peut-être la plupart des Israéliens le font. Mais appeler l’occupation continue, du fait du refus des Palestiniens d’accepter une solution à deux Etats « apartheid », est faire mauvais usage de ce mot. Comme ceux d’entre nous qui ont combattu dans la vraie lutte contre l’apartheid le comprendront, il n’y a aucune comparaison entre ce qui est arrivé en Afrique du Sud et ce qui se produit maintenant sur la Rive Occidentale. Comme le Représentant au Congrès John Connyors , qui aida à établir le rassemblement noir au Congrès, l’a bien formulé : « Appliquer le mot ‘apartheid’ à Israël ne sert pas la cause de la paix, et son usage contre le Peuple juif en particulier, dont les membres ont été victimes de la pire espèce de discrimination, discrimination aboutissant à la mort, est injurieux et faux ».

La « Semaine de l’Apartheid d’Israël » en cours dans les universités à travers le monde, en se focalisant seulement sur les imperfections de la seule démocratie du Moyen-Orient, est soigneusement conçue pour couvrir des problèmes infiniment plus sérieux d’apartheid réel dans les nations arabes et musulmanes. La question est pourquoi tant d’étudiants s’identifient avec des régimes qui dénigrent les femmes, les homosexuels, les non musulmans, les contestataires, les défenseurs de l’environnement et les avocats des droits de l’homme, tout en diabolisant un régime démocratique qui accorde des droits égaux aux femmes (le juge à la Cour Suprême et la Présidente du Parlement d’Israël sont des femmes), aux homosexuels (il y a des généraux ouvertement homosexuels dans l’armée israélienne, aux non juifs (Musulmans et Chrétiens occupent de hautes fonctions en Israël) et aux contestataires (pratiquement tous les Israéliens contestent quelque chose).

Israël a le meilleur niveau en matière d’environnement au Moyen-Orient, il exporte plus de technologie pour la préservation de la vie que tout autre pays dans la région et il a sacrifié davantage pour la paix que tout autre pays au Moyen-Orient. Pourtant sur beaucoup de campus de collèges universitaires, Israël l’égalitaire est un paria, alors que le Hamas terroriste, sexiste, homophobe, antisémite est un champion. Il y a quelque chose de vraiment insensé dans ce tableau.


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