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samedi 19 mars 2011

Pourquoi il ne faut surtout pas s’opposer à la commémoration de Céline.

Bernard-Henri Lévy

Avec le respect que je leur dois, je pense que Serge Klarsfled et Bertrand Delanoë vont trop vite. D’abord parce que Céline est, évidemment, et sans discussion possible, au nombre des très grands écrivains du XXe siècle francais. Mais ensuite parce que cette commémoration doit précisément servir à explorer l’énigme qui fait que l’on peut etre à la fois ce très grand écrivain et ce parfait salaud. La commémoration ne servirait-elle qu’à cela, ne serait-elle que l’occasion de rappeler, notamment aux jeunes générations, comment le meme homme peut donner l’admirable “Voyage au bout de la nuit” et les abjects pamphlets antisémites de son époque fasciste, ne permettrait-elle que de commencer de comprendre le lien obscur et monstrueux qui a pu exister, chez Céline mais aussi chez d’autres, entre le génie et l’infamie, qu’elle aurait été non seulement légitime mais utile et nécessaire.

louis-ferdinand-celine