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lundi 31 janvier 2011

Bouebdelli, cibles du couple présidentiel Ben Ali en Tunisie

Pionniers de l’enseignement privé en Tunisie, Madeleine et Mohamed Bouebdelli subissent les foudres depuis six ans du couple présidentiel tunisien.

Comment interpréter aujourd’hui autrement que dans la logique de la vengeance stupide et aveugle du couple présidentiel les foudres qui s’abattent sur le couple Bouebdelli depuis bientôt 6 ans ?

Pionniers de l’enseignement privé en Tunisie, Madeleine et Mohamed Bouebdelli dispensent depuis 40 ans un enseignement de qualité, si bien que leur Fondation est reconnue comme étant l’un des fleurons au service de l’Education nationale… Cadres, hauts commis de l’Etat, ministres, diplomates et même le chef de l’Etat s’y précipitent pour garantir à leur progéniture un savoir de haut niveau et un diplôme de haut niveau.

Bouebdelli dans le collimateur Ben Ali

Seulement voilà : dans un Etat privatisé au profit du clan des Trabelsi, une nièce de Madame est-elle refusée d’inscription car ne correspondant pas au profil minimum requis pour suivre comme ses futurs camarades, et c’est la machine de l’Etat qui se met en branle pour laver l’affront en 2004. Inutile de revenir sur les détails largement connus et commentés dans la presse internationale notamment. "Jeanne dArc" est sauvée in-extrémis, grâce au tollé et à la mobilisation des parents d’élèves qui avaient fait bloc autour de l’institution, des feux de "la Tripolitaine…." Rebelotte en 2007 : le lycée Louis Pasteur recale la fille de l’avocat de Zinochette. Convocation au ministère, chez le très pédagogue Raouf Najar. L’argument ministériel est d’une clarté qui donne froid au dos : "Vous inscrivez la lycéenne ou vous fermez la porte du lycée !".

Mais Mohamed Bouebdelli n’est pas homme à se laisser impressionner par les menaces ni à céder sur les principes ni aux chantages les plus mesquins. Ce fut NON !!!

Alors Leïla Ben Ali s’improvisa pédagogue, ordonna la fermeture de Louis Pasteur et, avec une subvention de l’Etat (ce fut une première) de 1, 800 000 dinars, soit un million d’euros, ouvre "son" lycée international privé de Carthage, escomptant en outre drainer au sein de sa nouvelle entreprise scolaire les recettes que ses victimes, les Bouebdelli, obtenaient. Ce fut un fiasco. Mais qu’importe, l’essentiel étant de s’être vengée. On ne dit pas NON à la Première "Drame" de Tunisie.

Et maintenant l’Université libre

Mohamed Bouebdelli avait toujours prévenu qu’il ne se laisserait pas faire, qu’il ne baisserait pas les bras devant l’injustice. En octobre 2009, il publia à compte d’auteur à Paris "Le jour où j’ai réalisé que la Tunisie n’est plus un pays de liberté" (www.bouebdelli.org) qui, en dépit de la censure du site, a connu un franc succès et fut téléchargé sur internet à des centaines de milliers d’exemplaires de par le monde entier. Dans cet ouvrage, l’auteur évoque ses mésaventures avec le clan qui veut le mettre à genoux, dénonce les injustices et les faits du Prince dans notre pays et fait un certain nombre de propositions pour que l’Etat de droit recouvre son sens en Tunisie. Crime de lèse-majesté ! Même dans un style que d’autres considèrent comme très politiquement correct, le témoignage de Mohamed Bouebdelli vient comme un autre affront fait à "La Régente". Il faut dire que l’homme est fort respecté dans tous les milieux sociaux du pays, et son témoignage sonne comme un ras-le-bol face à ce que subissent l’immense majorité des entrepreneurs, tous domaines confondus.

La "rébellion" de cet homme ne doit pas faire tâche d’huile. Les deux tourtereaux qui assujettissent tout un pays ruminent leur vengeance et s’en prennent à présent au troisième maillon de la Fondation : l’Université libre de Tunis.

Ainsi, par décision du larbin Béchir Tekkari, fraîchement débarqué à la tête de l’Enseignement supérieur et qu’il serait inutile de présenter tant ses méfaits au ministère de la Justice sont encore vivaces dans tous les esprits, à compter de ce 25 janvier toute nouvelle inscription est prohibée, la formation d’ingénieurs interdite désormais, les quelques 1500 étudiants pouvant poursuivre leur cursus jusqu’en 2013. Au delà, plus rien : les Bouebdelli devront aller cultiver leur jardin…Et Leila Trabelsi, continuer à cultiver la haine, la vengeance, la bêtise aveugle.

Cette nouvelle injustice qui frappe une institution éducative sous des prétextes fallacieux n’est pas, comme l’écrivent les rédacteurs du communiqué, un fait du Prince : c’est un énième acte mafieux auquel doivent faire front tous les parents d’étudiants, les ministères français de la Coopération, de l’Enseignement et des Affaires étrangères. Il est grand temps d’arrêter cette hémorragie spécifique à la Tunisie : une hémorragie appelée Zine Ben Ali et Leïla Trabelsi…

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