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lundi 31 janvier 2011

De retour à Tunis, l'islamiste Rached Ghannouchi tente de rassurer

Rached Ghannouchi, à son domicile le 30 janvier 2011.
Rached Ghannouchi, à son domicile le 30 janvier 2011.
AFP/ FETHI BELAID
Par RFI

C’est en véritable héros que l’islamiste, Rached Ghannouchi, a été accueilli le 30 janvier 2011 à l’aéroport du Tunis après un exil de vingt-deux ans. Son mouvement créé en 1981 a été l’une des premières victimes de la politique d’éradication de toute opposition en Tunisie. Hier, face à une foule qui l'acclamait, Rached Ghannouchi a multiplié les signes pour rassurer ceux qui craignent un retour de l’islamisme en Tunisie.

Avec notre envoyée spéciale à Tunis, Léa-Lisa Westerhoff

« Je ne serai pas candidat à la présidentielle dans six mois », a d’abord déclaré Rached Ghannouchi dans la soirée du 30 janvier 2011, dès son retour d'exil. Comme pour rassurer ceux qui craignent une opération séduction des islamistes en vue de la présidentielle, le leader d’Ennahda a confirmé que sa priorité est de reconstruire son mouvement.

Ne pas faire peur, c’est semble-t-il le mot d’ordre. Ces derniers jours, Rached Ghannouchi a soigné son image de leader modéré : islamiste et démocratique, plus proche du parti turc de l’AKP (Parti pour la justice et le développement du Premier ministre Tayyip Erdogan) que des Frères musulmans en Egypte, affirme-t-il.

A Londres, à la veille de son départ, Rached Ghannouchi a également promis qu’il ne comptait pas implanter en Tunisie la charia, la loi islamique, mais plutôt lutter contre les injustices sociales et la corruption. Ce qui est certain, c’est qu’Ennahda entame une transition. Le mouvement a été laminé par les années de répression sous le régime Ben Ali, et il est bien difficile d’en mesurer l’ampleur aujourd’hui.

Faut-il avoir peur ? Si Ennahda se cherche clairement une place dans le nouveau paysage politique tunisien, personne ne sait encore quelle importance la société, ici, est prête à lui accorder. La révolution des dernières semaines s’est faite sans les islamistes.