GENEVE, 13 JAN 2011|L'Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) a expliqué jeudi avoir reçu des informations faisant état "d'exécutions sommaires lors de raids nocturnes" dans plusieurs villes de Tunisie, en proie à de violents affrontements.
AFP | 13.01.2011 | 20:17
L'Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) a expliqué jeudi avoir reçu des informations faisant état "d'exécutions sommaires lors de raids nocturnes" dans plusieurs villes de Tunisie, en proie à de violents affrontements.
"Selon les informations reçues, les forces de l'ordre ont tiré sur des manifestants en fin de semaine faisant au moins une trentaine de morts et des dizaines de blessés dans plusieurs villes du pays, et notamment à Thala, Reguab, Meknassi et Kasserine", indique l'OMCT dans un communiqué.
L'organisation non gouvernementale est également particulièrement "préoccupée par des informations faisant état d'exécutions sommaires lors de raids nocturnes dans ces villes".
Mercredi, de nouvelles manifestations ont eu lieu, notamment à Tunis, alourdissant "le bilan", selon l'ONG.
La présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH), Souhayr Belhassen, a affirmé de son côté à Paris détenir une liste nominative de 66 personnes tuées depuis le début des troubles mi-décembre, dont 8 dans la nuit de mercredi à jeudi dans la banlieue de Tunis.
L'OMCT accuse aussi les "forces de l'ordre" d'avoir "procédé à des arrestations massives et violentes, notamment de défenseurs des droits de l'homme tels que des avocats, des journalistes et des bloggeurs ainsi que de personnalités politiques".
Il explique ainsi que "Hamma Al Hammami, porte-parole du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT) et époux de Me Radhia Nasraoui, avocate et défenseur des droits de l'homme, a été violemment arrêté dans la matinée du 12 janvier, alors qu'il se trouvait à son domicile".
L'OMCT ignore où il se trouve détenu et craint pour sa sécurité.
Le nombre exact de personnes détenues reste inconnu à l'heure actuelle, selon l'ONG qui se dit "très inquiète pour leur intégrité physique et psychologique au vu du recours fréquent à la torture et aux mauvais traitements, en Tunisie, par les forces de l'ordre".
Dans son communiqué, l'OMCT demande aux autorités de "mettre immédiatement un terme à la répression des manifestations et de respecter les libertés d'expression". Elle réclame la mise en place d'une "commission nationale d'enquête indépendante et impartiale, chargée d'enquêter sur les violations aux droits de l'homme commises" dans lecadre des affrontements.
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