Le président de la communauté juive de Tunisie a rencontré le Premier ministre du gouvernement provisoire du pays, et lui a fait part de sa préoccupation concernant les récents incidents antisémites qui ont éclaté dans le pays. Une rencontre qui intervient au lendemain d’une manifestation aux relents antisémites qui a eu lieu en face de la Grande Synagogue de Tunis. Des dizaines de Tunisiens avaient hurlé ’’Mort aux Juifs’’.
La communauté juive de Tunisie a exprimé son inquiétude au gouvernement de transition après ces incidents antisémites devant la grande synagogue de Tunis que le gouvernement a condamné le 15 février 2011, ont indiqué le chef de la communauté et le ministère tunisien de l'Intérieur.
"J'ai rencontré le Premier ministre Mohamed Ghannouchi et lui ai fait part de cet incident", a déclaré le président de la communauté juive de Tunisie Roger Bismuth.
"Je pense que c'est un incident qui peut se reproduire", a-t-il ajouté.
M. Bismuth a, par ailleurs, mis en garde contre "tout amalgame" s'agissant de "la révolution tunisienne" qui a conduit à la chute du régime du président Zine El Abidine Ben Ali.
"Ce n'est pas une révolution religieuse, mais bien une révolution des Tunisiens contre un régime dictatorial. Nous y sommes, nous-mêmes, impliqués en tant que Tunisiens et nous voulons qu'elle réussisse", a-t-il assuré.
M. Bismuth a raconté que des islamistes avaient proféré des slogans antisémites devant la grande synagogue de Tunis vendredi le 11 février 2011 après la prière, à la sortie d'une mosquée toute proche.
"Une quarantaine de religieux se sont rassemblés vendredi devant la grande synagogue de Tunis et ont commencé à scander des slogans anti-juifs et à proférer des mots inadaptés", a-t-il dit.
Réagissant mardi à cet incident, M. Farhat Rajhi nouveau ministre de l'intérieur au sein du gouvernement d'union nationale a "fermement condamné les agissements de certains extrémistes devant des lieux de culte et les slogans hostiles aux religions incitant à la violence, au racisme et à la ségrégation".
Dans un communiqué diffusé par l'agence officielle TAP, il avance que ces personnes "n'ont d'autre objectif que de porter atteinte aux valeurs du régime républicain fondé sur le respect des libertés et des croyances, la tolérance, la coexistence pacifique entre tous les courants et la garantie de l'exercice des droits civiques".
Le ministère assure qu'il "n'épargnera aucun effort pour la sauvegarde de ces valeurs et s'opposer à tous ceux qui incitent à la violence ou à la discorde entre les membres du peuple tunisien et à troubler la sécurité publique".
La Tunisie est appelé à s'impliquer dans la défense de la minorité juive estimée à moins de deux mille personnes. Les nouveaux responsables du pays devaient se saisir de ce sujet et faire valoir les principes de la République. C’est le seul moyen d’apaiser l'opinion publique mondiale La montée de l’antisémitisme et de la haine des Juifs, exprimée ce vendredi à l’avenue de la « Liberté », risque de ternir la « Révolution Jasmin ».
Il faut aussi que le prochain gouvernement démocratique tunisien fasse preuve de courage afin que jamais la haine ne grandira. Ce la passe par exemple par la rééducation des tunisiens concernant la religion juive en général et l'histoire des tunisiens du culte mosaïque. Mais aussi par l’enseignement de la langue hébraïque dans les écoles secondaires tunisien. Il est le moment aussi de penser à ajouter un bulletin de nouvelles en hébreu dans tous les médias tunisiens (audio ou vidéo).Et enfin la participation de certains juifs dans la vie politique en Tunisie (dans les partis politiques).
Ftouh Souhail