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mardi 1 février 2011

22 ans dans un village arabe !

Je m’appelle Sarah,et je suis restée mariée à un Arabe pendant 22 ans…
Je suis née dans le Nord d’Israël. J’ai vécu une enfance instable au niveau familial, avec des parents en conflit permanent, peu attentionnés, qui se souciaient tellement peu de moi qu’ils ne savaient même pas si j’étais allée à l’école.


Un jour, je l’ai rencontré. Il a tout de suite senti mon désarroi. Il m’a comblée de cadeaux, de vêtements, de bijoux. J’étais heureuse, j’avais enfin quelqu’un qui s’occupait de moi. Il n’est donc pas étonnant que lorsqu’il m’a proposé de l’épouser et m’a promis une maison, j’aie immédiatement accepté.

Mais soudain, tout change…
Après le mariage au cours duquel le tribunal musulman m’a annoncé que j’appartenais désormais à la religion islamique, tout a brusquement changé. Mon mari m’a enfermée jour et nuit. Lorsque je lui en ai demandé la raison, il m’a répondu que puisque j’étais mariée, il m’était désormais interdit de sortir. Plus tard, il a pris l’habitude de me frapper à chaque fois qu’il estimait que les mets que je lui préparais n’étaient pas assez raffinés.
Lorsque mes parents ont appris que je m’étais mariée à un Arabe, ils ont porté le deuil et ont décidé d’agir comme si je n’existais plus. Ils ont interdit à mes frères et sœurs de me parler. Je savais donc que même si je parvenais à m’enfuir, je n’avais pas où aller… Il ne me restait donc plus personne au monde, excepté mon mari arabe.
Lorsque j’ai mis mon premier fils au monde, mon mari m’a annoncé que selon la tradition musulmane, il porterait le nom de son grand-père. A la naissance de ma fille, il a également choisi le nom avec sa famille ; mais à l’hôpital, à son insu, j’ai fait ajouter un nom juif sur l’acte de naissance. Cependant, à mon retour de l’hôpital, sa sœur l’a découvert par hasard et a critiqué mon mari avec mépris : « Comment as-tu pu donner à ta fille un nom juif ? » .

J’ai tenté de m’expliquer, mais mon mari s’est mis à me battre cruellement, m’assaillant de coups de poing et de coups de pied, alors que je tenais le bébé dans mes bras et que mon petit garçon se trouvait à mes côtés, terrorisé et en larmes.
Ses parents, ainsi que ses frères et sœurs, ont assisté à la scène sans bouger… Ils auraient pu essayer de le calmer, de me protéger, ou au moins – de me prendre le bébé des bras… Au contraire, ils n’ont fait que l’encourager à me donner une leçon. Et finalement, alors que j’étais endolorie, faible et humiliée, il exigea que je leur serve du café et des gâteaux, suite à quoi il déciderait de mon sort.

De nouvelles sanctions
Durant cette période, j’ai essayé à plusieurs reprises de rejoindre ma famille, mais en vain : ils ne voulaient pas entendre parler de moi.
Après la naissance de mon quatrième enfant, mon mari adopta une nouvelle technique de sanction : de temps en temps, il envoyait les enfants chez ses parents pour un mois. Et en effet, leur absence représentait pour moi le châtiment le plus terrible qu’il ait pu m’infliger.
Un jour, il décida qu’il m’incombait dorénavant de mener les moutons dans les collines, afin que tous ceux qui allaient me rencontrer se moquent de la Juive qui conduit les animaux…
Lorsque mes enfants ont grandi, il les a inscrits dans des écoles musulmanes. Et quand ma fille fut âgée de 15 ans, craignant que je lui révèle ses origines juives, il la retira définitivement de ma tutelle et l’envoya habiter chez ses parents, en m’annonçant que je ne la verrais plus jamais… Et, par la suite, à chaque fois que je lui téléphonais chez ses grands-parents, ma belle-sœur ne me laissait pas lui parler, affirmant que je n’avais plus de fille !
Je ne savais plus quoi faire. Je tremblais qu’ils l’aient tuée. Je suis alors descendue au rez-de-chaussée de la maison et j’ai déclaré à mon mari que j’exigeais d’avoir des nouvelles de ma fille. Le visage empreint d’un regard meurtrier, il se leva et se dirigea vers la cuisine pour y prendre deux grands couteaux de 50 centimètres destinés à l’abattage du bétail, qu’il se mit à aiguiser en rugissant : « Maintenant, c’est ta fin ! » Mon plus jeune fils commença à pleurer et à hurler : « Papa, arrête ! Papa, arrête ! » Mais rien n’y fit. Je ne bougeais pas, pétrifiée. A ce moment-là, on entendit des coups de klaxon insistants d’une voiture garée à l’extérieur : un ami de mon mari était venu le chercher et l’attendait. Il posa alors ses couteaux et dit : « Remonte immédiatement, je règlerai tes comptes plus tard… »

D’un refuge à l’autre
J’ai alors saisi mon fils, je l’ai habillé, j’ai pris un sac que j’ai rempli à la va-vite et je me suis enfuie par la porte de derrière. Notre maison se situait sur une colline isolée, sans électricité. J’ai donc couru éperdument dans le noir, et en fait, l’obscurité représentait ma meilleure protection. Je savais que je n’avais pas où aller, mais je savais aussi que je devais fuir et que je ne pouvais plus rester ici. Je suis arrivée devant une maison arabe, au cœur de la nature. J’ai frappé à la porte et demandé qu’on me conduise à la route principale. Sur cette route, j’ai hélé un taxi et lui ai demandé de me conduire au domicile de ma sœur à Natanya. A mon arrivée à 1h30 du matin, ma sœur m’a accueillie plutôt froidement, me signifiant que je ne pourrais rester qu’une seule nuit parce qu’elle ne voulait pas d’ «ennuis ». Et donc, le lendemain matin à 6 heures, j’étais dehors ! J’ai appelé un numéro d’urgence pour femmes battues et j’ai été conduite à un refuge. Deux semaines plus tard, grâce à l’intervention de la police, ma fille m’a été restituée. Dès que je l’ai vue, j’ai tout de suite remarqué la frayeur qui se lisait dans ses yeux ; elle était devenue muette et il lui fallut deux mois pour se remettre à parler, tant elle était terrorisée.
Puis pendant huit mois, je suis passée d’un refuge à l’autre. La situation devenait chaque jour plus insupportable…


Dans la maison de Yad Lea’him
Un jour, je découvre par hasard une petite annonce de l’organisme « Yad Lea’him », qui se donne pour mission de secourir les femmes juives emprisonnées dans les villages arabes. Je téléphone et je parle avec une femme nommée Tsipora. Peu de temps après notre conversation, je la rencontre pour la première fois ; elle nous réserve immédiatement une chambre d’hôtel et maintient un contact quotidien.
Un peu plus tard, Yad Lea’him loue à Bnei Brak un appartement entièrement meublé et équipé, où j’emménage avec mes enfants. Certes, je n’avais aucun contact avec mes parents, mais je découvrais une nouvelle famille : les volontaires de Yad Lea’him qui prenaient soin de moi.
Peu avant Pessa’h, Tsipora m’a demandé où je pensais passer la fête. Comme je ne savais quoi lui répondre, elle me dit : « Toi et tes enfants, vous partez à l’hôtel pour sept jours ! » Ce fut pour moi une véritable sortie d’Egypte. Il est difficile de décrire la sensation de liberté que j’ai éprouvée après tant d’années de souffrances, au cours desquelles ni mes enfants ni moi n’avons goûté aux joies d’une fête juive…

Un nouvel enlèvement !
Alors que nous commencions à nous adapter à notre nouvelle vie et que les enfants amorçaient un nouveau programme scolaire, mon mari découvrit notre lieu de refuge. Et à la sortie de l’école, il kidnappa ma fille. Constatant qu’elle tardait à rentrer, j’ai tout de suite compris et appelé la police. Il n’était pas facile de revendiquer le droit de garde des enfants, mais Yad Lea’him a mis à ma disposition deux avocats particulièrement compétents qui ont réussi au bout de deux mois à obtenir que ma fille me soit restituée. Et il lui fallut encore beaucoup de temps pour que ce traumatisme s’estompe…
Grâce aux procédures juridiques entreprises par les militants de Yad Lea’him, j’ai pu finalement obtenir le divorce. Mon plus jeune fils vient de fêter sa bar-mitsva ; il était jeune lorsqu’il a quitté le village arabe, c’est pourquoi il se sent juif à tout égard. Cependant, j’ai perdu tout contact avec mes deux autres fils qui sont restés dans ce village…

Je remercie D-ieu d’avoir rencontré cet extraordinaire organisme nommé « Yad Lea’him » et de m’avoir octroyé une nouvelle famille. Cependant, je sais qu’il y a encore des centaines de femmes juives emprisonnées dans des villages arabes qui endurent de terribles souffrances. Nous devons absolument les délivrer !

« J’ai été personnellement impliqué dans cette histoire »
Rav Chmouel Eliahou, grand-rabbin de Safed :
J’ai été personnellement impliqué dans l’histoire douloureuse de Sarah. Et j’ai été témoin de nombreux cas de femmes juives devenues captives dans la région de Safed. La détermination des militants de Yad Lea’him, en pensant à chaque détail de chaque cas, est digne de louanges, parce qu’il s’agit véritablement de la mitsvah du rachat des captifs. Et pour financer de telles actions de sauvetage, il est même permis de vendre un séfer torah si cela est nécessaire.