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jeudi 10 février 2011

Les nouvelles vacances des ministres

Ironique, partiale et souvent injuste, cette chronique du directeur délégué de la rédaction du "Point" est à consommer avec modération...
Les nouvelles vacances des ministres

Nicolas Sarkozy et François Fillon au fort de Brégançon, le 20 août 2010, pour une séance de travail en pleine pause estivale. © Abaca

Par Michel Richard

C'est bien vrai, ça ! Qu'est-ce qu'ils ont tous à passer leurs vacances à l'étranger ? La France ne serait pas assez bien pour eux, peut-être ? Le président de la République a eu mille fois raison de consigner ses ministres sur le territoire français. Ce ne sera d'ailleurs qu'un élémentaire hommage à la beauté de notre pays, qui n'est pas pour rien la première destination touristique du monde. Mais, tels qu'on les connaît, nos ministres sont bien capables, en France même, d'avoir de riches amis qui les hébergeraient gratis et les entretiendraient éhontément. Ce qui produirait un fâcheux effet, alors que tout le but de la directive présidentielle est de faire croire que ceux qui nous gouvernent sont des citoyens comme les autres, vivant comme tout le monde.

C'est pourquoi il faut aller plus loin. Par exemple en interdisant aux ministres certaines zones du territoire - Saint-Tropez et sa région, l'île de Ré, le bassin d'Arcachon, le Cap-Ferrat, Dinard, Deauville... - où les riches pullulent et où les tentations abondent. On laisserait au ministre du Tourisme le soin de choisir des régions moins richement pourvues et auxquelles une présence ministérielle fournirait d'ailleurs un argument touristique supplémentaire. Le charme du Larzac ne serait-il pas accru si l'on savait que s'y trouvait, par exemple, Laurent Wauquiez, on donne son nom comme ça, mais on aurait aussi bien pu citer Patrick Ollier ou Georges Tron. Ainsi, chaque ministre se verrait affecté à un territoire ayant besoin d'un coup de pouce et n'offrant aucune prise à aucune tentation de privilégiés. Il faudrait bien sûr s'assurer que les ministres, bousculés dans leurs habitudes vacancières, respectent bien leur zone d'affectation. Le bracelet électronique serait une solution.