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jeudi 24 février 2011

Libye: Obama dénonce un "bain de sang scandaleux"

Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 24/02/2011 à 07:40, mis à jour à 08:00

Pour la première fois depuis le début de la crise, le président américain a condamné la violence en Libye et appelé ses homologues étrangers à s'unir contre le système Kadhafi.

Barack Obama a rompu son silence pour la première fois depuis le début de la crise libyenne. Le président américain a appelé le monde, ce mercredi, à s'unir contre une violence "scandaleuse".

"La souffrance et le bain de sang sont scandaleux et inacceptables", a-t-il lancé depuis la Maison Blanche.

Libye: Obama dénonce un "bain de sang scandaleux"

Le président américain Barack Obama a jugé mercredi "scandaleux" la répression armée et le bain de sang en cours en Libye, estimant dans le même temps que les responsables des exactions devaient être "tenus responsables" de leurs actes.

afp.com/Mandel Ngan

Barack Obama a solennellement averti que le régime de Mouammar Kadhafi aurait à rendre compte de ses actes. "Il doit être tenu responsable de son incapacité à honorer ses responsabilités, et il devra affronter les conséquences qu'entraînent les violations continues des droits de l'homme", a-t-il dit.

Il a également annoncé qu'Hillary Clinton, la chef de sa diplomatie, participerait lundi 28 février à une réunion au niveau ministériel du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, l'occasion pour elle de multiplier les contacts avec ses homologues étrangers sur la Libye. William Burns, le directeur politique de la diplomatie américaine, a été envoyé en tournée, notamment en Europe, afin de préparer ces entretiens.

"Au milieu d'une telle situation", a estimé le président, "il est impératif que les nations et les peuples du monde entier s'expriment d'une seule et même voix et c'est à cela que nous travaillons".

Obama critiqué dans son propre camp

Le président américain, qui commençait à être critiqué aux Etats-Unis pour sa réaction jugée trop mesurée aux événements, a également fait allusion au discours incendiaire prononcé la veille par le colonel Kadhafi.

Il a dénoncé, sans toutefois nommer le dictateur, "les menaces et les ordres de tirer sur des manifestants pacifiques, et de nouvelles punitions contre le peuple libyen".

Le dirigeant de Tripoli avait comparé mardi les manifestants à des "rats" devant être "capturés". La prudence de l'administration américaine avait été épinglée par plusieurs commentateurs dans la presse, ainsi que par l'ex-candidate à la vice-présidence Sarah Palin, égérie de la droite du parti républicain.

"Les Etats-Unis ne peuvent pas faire grand-chose pour changer la situation" en Libye, a pourtant affirmé Marina Ottaway, de la fondation Carnegie.

L'imposition d'une zone d'exclusion aérienne, qui empêcherait l'aviation de Kadhafi de bombarder sa propre population, figure parmi les pistes évoquées à Washington. Mais même les promoteurs de cette idée reconnaissent que convaincre le Conseil de sécurité de l'ONU, puis l'Otan, prendrait du temps.

Quant à des sanctions, Marina Ottaway juge que leur effet ne peut se faire sentir qu'à long terme: "Dans un cas comme celui-ci, qui va sans doute trouver une issue dans les quinze jours à venir, les sanctions ne changeraient rien".

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