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jeudi 17 mars 2011

Les Circassiens : Deux villages hospitaliers en Israël


Population
Par Annette Malka - le 10 Aout 2009

Le village se trouve en haute Galilée, il offre une vue surprenante qui embrasse la vallée de Houla et il est proche de plusieurs lieux d’excursions.

Les Tcherkesses ou Circassiens appartiennent à la contrée du Caucase du Nord

C’est à partir du 18ème siècle que les Russes s’efforcent d’étendre leur domination sur cette puissante chaîne. Les Grecs l’avaient considérée comme une contrée fabuleuse. Les Arméniens puis les Romains et enfin les envahisseurs venus des steppes l’avaient déjà partiellement dominée. Le christianisme s’y établit solidement à partir du 4ème siècle. Bien plus tard, pendant la conquête russe, la montagne fut encerclée après l’occupation de la Georgie. Pendant la première guerre mondiale, les Turcs envahissent le Caucase, menacèrent Bakoumi et tentèrent de s’approcher de Tbilissi. Une contre offensive russe les refoulait et s’imposait au-delà de la frontière turque lorsque la révolution de 1917 apprêta les opérations. Pendant la seconde guerre mondiale les armées allemandes firent du causasse l’objectif de leur campagne de l’été 1942, qui les mena à l’Elbrouz et sur le Terek, dans le but de couper le ravitaillement en essence de l’armée rouge. L’échec allemand à Stalingrad entraîna l’évacuation de ces territoires, réoccupaient par les Soviétiques au début de 1943.
(Encyclopédie)
L'Expérience Tcherkess.
La visite du village et de son centre culturel donne une idée au visiteur de la manière dont a été conservée la petite communauté et avec quelle réussite elle a su garder ses coutumes ethniques exclusives en dépit et malgré la distance qui la sépare de son pays d’origine, le Kafkaz (Caucase). Elle doit aussi s’adapter et s’intégrer dans la société israélienne afin de se développer et de surmonter positivement les obligations de la vie et de l’environnement. Le musée présente une vidéo sur les danses folkloriques, la tenue vestimentaire traditionnelle de l’homme et de la femme, celle du combattant tchékiste, la robe de mariée et des différents objets authentiques de la vie journalière.
La population.
La région du Caucase était le passage de l’Asie et pour cette raison elle a attiré beaucoup de peuples qui ont provoqué de nombreuses guerres pour s’emparer de ce passage stratégique. En 1864, les Russes attaquent le peuple et un véritable massacre se produit avec l’assassinat de 50% de la population locale, c’est à dire entre un million et un million et demi de personnes.
Ce seront les Ottomans qui occuperont le pays par la suite et les Tcherkesses se réfugieront en Turquie pour éviter les conversions forcées. Ils s’installeront dans trois villages autour d’Istanbul et ce sont eux qui garderont les frontières turques et qui les défendront.
Le peuple Tcherkesse était à l’origine un peuple paganiste, c’est pendant l’occupation des différents pays qu’ils ont été forcés de se convertir. On trouve donc dans ce même peuple des chrétiens convertis au 2ème et 3ème siècle, des musulmans convertis au 7ème et 8ème siècle ainsi que sous le régime ottoman. Aujourd’hui en Israël quelques-uns se sont converti au judaïsme au moment de leur mariage.
A ce jour, plusieurs milliers de Tcherkesses vivent en Egypte, 60.000 en Syrie et en Jordanie plus de 70.000. Les postes les plus importants dans le gouvernement jordanien sont occupés par ces derniers. En Turquie il y a entre 4 et 5 millions de Tcherkesses qui sont installés dans 750 villages différents. D’autres enfin se trouvent en Amérique, principalement en Californie. Ce peuple de 11 millions et demi d’âmes est éparpillé dans 75 pays dans le monde. Grâce à Internet, ils font des recherchent et arrivent à se retrouver.
En Israël, ils fonderont trois villages, Giv’at Alonim dont les habitants sont morts de la malaria, Kfar Kama et Rihanya. Les habitants de ce dernier village sont des immigrants de Yougoslavie. Leur immigration a été mouvementée car ils ont perdu 500 des leurs sur le bateau qui naviguait vers Israël. Ils arrivèrent entre les années 1873-75 juste avant l’arrivée des pionniers de la première Alya
A cette époque, ils ne parlaient pas l’hébreu mais ils avaient trouvé une langue commune avec eux car ils parlaient tous le russe.
Les Tcherkesses choisirent la haute Galilée à cause de la terre qui avait trois couleurs et qui était bonne. Ils construisirent leur village en longueur, avec deux rangées de maisons mitoyennes et une cour centrale. A chaque extrémité une porte massive reliait les deux bâtiments et protégeaient ainsi les éventuels agresseurs de la population. Les chevaux dormaient au milieu de la cour. Jusqu’en 1940 la population (1000 habitants) habitait à l’intérieur de l’enceinte, aujourd’hui le village s’est étendu tout autour de la forteresse mais un projet de reconstitution du bâtiment local est en cours et les personnes qui achètent une maison dans l’ancien village sont obligées de garder le style originel du village.
Installés souvent près des frontières et leur travail consistant à les surveiller, les Tcherkesses n’avaient pas besoin de passeport et c’est leur chapeau qui les remplacés. Ils ont trois couleurs : le noir est le chapeau des hommes simples, le rouge celui des hommes importants et le blanc celui des hommes âgés que l’on honore.
Les hommes et les femmes ont les mêmes droits et le même rang social, aucune différence dans les attributions ménagères, dans les salaires ou dans les études ; même au niveau du langage il n’y a pas de féminin ou de masculin pour parler d’un homme ou d’une femme. Il n’existe pas de mariages arrangés chez eux. Chaque homme choisit sa femme librement et en principe loin de chez lui sans aucun lien de parenté. Le mariage est un enlèvement, le futur conjoint fuit avec sa future épouse et lorsqu’ils se sauvent, il tire un coup de feux pour annoncer la nouvelle, les hommes se mettent alors à sa poursuite et s’ils les trouvent, ils tirent de nouveau un coup de feu pour l’annoncer au village, sinon le jeune couple reste quelques jours en vadrouille et ils reviennent pour les festivités des noces. Il est impossible de préparer le mariage avec cette tradition, c’est la raison pour laquelle il n’y a ni faire-part, ni préparation des festivités. Deux semaines avant la date prévue du mariage la communauté prépare tout le repas des noces et les jeunes mariés reçoivent leurs cadeaux de noces pendant le mois qui suit le mariage et à la fin de ce délai leur intérieur est complètement aménagé. Pour que les parents n’influencent les préparatifs du mariage, pour qu’il n’y ait aucune tension, ils sont interdits de noces. A l’origine les mariages duraient deux semaines aujourd’hui ils ne durent plus que deux jours.
L'hsopitalité.
Lorsqu’un invité arrive dans le village il choisit la maison où il veut être hébergé celles-ci ne fermant jamais à clef, il rentre et accroche sa cravache à l’entrée. Si elle est suspendue par un coté cela veut dire que l’hôte était en visite pour un moment, si au contraire, elle était suspendue par son milieu cela signifie que l’hôte s’installe pour une durée indéterminée. Selon la loi hospitalière il n’est pas convenable de questionner l’invité sur la durée de son séjour on le reçoit, le nourrit, le loge avec bienveillance ; toutefois, s’il est encore dans la maison le troisième jour, il est considéré comme membre de la famille et on lui demande de commencer à travailler….
La langue.
Les Tcherkesses ne parlent pas l’Arabe mais une langue nationale bien distingue. En Israël, les enfants apprennent leur langue maternelle à la maison et dès leur scolarité, ils apprennent l’hébreu et l’arabe, trois ans plus tard ils apprennent l’anglais. Leur langue est une des plus vieilles langues parlées dans le monde, leur alphabet comprend 64 lettres mais avec les points ils arrivent à 250 lettres.
3.000 âmes vivent à Rihanya et 4.500 en tout dans le pays. En dehors des deux villages quelques Tcherkesses sont allées vivre dans les grandes villes comme Ashdod ou Rishon pour les besoins du travail.
Chaque année, au mois d’août, le festival de danse folklorique se tient dans le village.
La communauté de Rihanya fait venir spécialement, pour cette occasion, des troupes de danseurs de leur pays.
Les Tcherkesses ont deux fêtes nationales, la première est le jour de leur holocauste à la date du 21 mai et la deuxième est le jour de l’indépendance nationale d’Israël.
Servant aux côtés des Druzes, parmi les unités minoritaires de l’IDF, on trouve des membres de la petite communauté circassienne qui, en Israël, ne compte pas plus de deux mille personnes. Les Circassiens sont un peuple de montagnards, originaire de Russie. La plupart d’entre eux sont blonds avec des yeux bleus ou verts. Si beaucoup sont chrétiens, la branche du Moyen-Orient est essentiellement musulmane.