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samedi 19 mars 2011

Libye : Kadhafi peut encore éviter le pire, selon Sarkozy

19 mars 2011, 16h14

Alors que les avions français sont prépositionnés au-dessus de la Libye pour surveiller les actions des forces de Kadhafi et tirer en cas de mouvements de troupes, Nicolas Sarkozy a lancé un dernier avertissement au colonel libyen à l'issue du sommet international. Une action conjointe de la France, de la Grande-Bretagne et du Canada pourrait être imminente.

Un avion des insurgés aurait été abattu par les forces de Kadhafi ce samedi matin
Un avion des insurgés aurait été abattu par les forces de Kadhafi ce samedi matin SIPA

Il était près de 16 heures lorsque le président français a confirmé que la France et ses partenaires étaient prêts à intervenir en Libye : «Nos forces aériennes s'opposeront à toute agression des avions de Kadhafi», a prévenu Nicolas Sarkozy, qui a précisé que tous les participants au sommet se sont associés à la volonté d'appliquer la résolution 1973 de l'ONU. Y compris l'Allemagne, donc.

«Nous ne voulons pas décider à la place» du peuple libyen, mais il est «de notre devoir de répondre à son appel angoissé», a poursuivi le président français qui assure que «la France est décidée à prendre ses responsabilités devant l'Histoire». Cependant, il a précisé que la diplomatie reprendrait ses droits dès lors que les actions militaires de Kadhafi cesseront.

L'intervention militaire pourrait débuter par une action conjointe de la France, la Grande-Bretagne et le Canada. La France a positionné ses avions, les Bombardiers de la Grande-Bretagne sont prêts. Le Danemark, la Norvège, l'Espagne et la Belgique notamment ont annoncé qu'ils apporteraient leur concours à une éventuelle intervention. Parmi les pays arabes, le Qatar, les Etats Arabes unis, le Maroc et la Jordanie ont fait part de leur soutien à l'intervention.

Des milliers de civils fuient Benghazi

Tandis que, selon les témoignages, les bombardements se sont poursuivis toute la nuit dans le sud-ouest de Benghazi et que des tirs d’artillerie ont été entendus ce samedi matin, des milliers de personnes fuient par le nord-est de la ville.

Dans la matinée, un avion des insurgés a été abattu par les forces loyales à Kadhafi et s’est écrasé sur un quartier d’habitation du fief rebelle.

Les insurgés savent qu'ils ne pourront résister longtemps à l'offensive du colonel Libyen. Il reprochent à la communauté internationale de tarder à réagir. Le chef du Conseil national libyen Moustafa Abdeldjeïl estime qu’il y aura «aujourd’hui une catastrophe à Benghazi si la communauté internationale ne met pas en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU». Il a lancé un appel «à l’ensemble du monde libre pour qu’elle empêche ce régime tyrannique d’exterminer des civils

Le sommet convoqué par Paris ce samedi devrait débuter vers 13h30. Il devrait permettre la mise en place du plan d’action militaire autorisé par le Conseil de sécurité jeudi soir, Kadhafi n'ayant pas respecté l'ultimatum posé par le Conseil de sécurité. Son objectif : couper les communications des forces de Kadhafi, les clouer au sol et compliquer leurs déplacements. Un des problèmes majeurs de la coallition sera de distinguer les forces de Kadhafi des insurgés.

Kadhafi à Sarkozy : Vous «regretterez» toute ingérence

Peu après 11 heures, le porte-parole du gouvernement libyen, Ibrahim Musa, s’est exprimé en conférence presse, selon la BBC, refutant les accusation de viol du cessez-le-feu promis par son leader : «C’est notre pays, nous ne pourrions jamais tirer la moindre balle sur notre peuple... Venez vous en rendre compte par vous-même, c’est la réalité».

Quelques minutes plus tôt, Kadhafi avait une nouvelle fois défié la France et la Grande-Bretagne, menaçant directement Nicolas Sarkozy et David Cameron : il les a averti qu’ils regretteraient toute ingérence en Libye. A l’endroit de Barack Obama, il aurait déclaré : «Les Libyens sont prêts à mourir pour moi».

Par Actu France Soir