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mercredi 26 janvier 2011

Tunisie. Leila Trabelsi et «son» hôtel particulier parisien


Les langues se délient et les vieux dossiers livrent leurs secrets. Et on en apprend des choses, des vertes et des pas mûres, à propos de Leïla et de son «majnoun».

Leïla s’est emparée, il y a trois ans, de la résidence officielle de Tunisie dans le 7ème arrondissement de Paris. C’était une rumeur que l’on se chuchotait à l’oreille en jetant un regard apeuré aux alentours. C’est désormais une information. Et là où nous en sommes, plus rien ne devrait nous étonner, tant la voracité du clan Ben Ali-Trabelsi était sans limite.
Puisque Leïla voulait cet hôtel particulier, Ben Ali n’a qu’à s’exécuter et donner l’ordre de lui en passer les clefs, et rapidos! Madame n’avait qu’à lever le petit doigt pour que tout le monde se mette à ses genoux et s’écrase devant sa majesté. Et c’est ainsi qu’une partie des richesses du pays ont atterri dans l’escarcelle de l’ex-couple présidentiel et de son innombrable smala.
C’est ainsi qu’en 2007, Mohamed Raouf Najjar, qui occupait ce bel hôtel particulier en sa qualité d’ambassadeur de Tunisie en France, a été prié de quitter les lieux. On a cependant daigné lui laisser un petit coin de quelques mètres carrés pour y exercer ses fonctions diplomatiques.

Aux frais de la princesse
Depuis, l’ambassadeur ne dispose même pas d’une place au parking couvert d’une capacité de pas moins de douze voitures. Lorsque madame ou l’un de ses proches se pointaient, la voiture de son excellence est garée dans la rue voisine… Mais combien coûte cet hôtel particulier? Pas la peine de consulter des experts en immobilier de haut standing parisien. Il faut compter en dizaines de millions d’euros. Comment l’ex-première dame du pays a-t-elle pu (et par quel argent) se payer cet hôtel de 600 m², au cœur de l’un des plus chics arrondissements parisiens? Question stupide s’il en est. Quand l’Etat aime, l’Etat ne compte pas. Et l’Etat, jusqu’au 14 janvier dernier, avait un nom et un seul : Zine Ben Ali.
Depuis 2007, donc, Leïla n’avait plus besoin de passer des séjours au Ritz où la suite Coco Chanel, pour 8.500 euros la nuit, lui était souvent réservée, ni à l’autre hôtel George V, pas très loin, où elle passait de longs séjours et toujours aux frais de la princesse. Ces joyaux de l’hôtellerie de luxe française étaient devenus trop étroits – et pas assez chers – aux yeux de madame. Il lui fallait un hôtel particulier où les frasques de sa smala pouvaient échapper aux regards indiscrets.
Leïla Trabelsi, la femme la plus honnie aujourd’hui des Tunisiens, a vite engagé des travaux dans ce beau bâtiment à valeur historique et s’y est installée dans un luxe tape à l’œil et d’assez mauvais goût digne. Les Mille et une nuits sur les berges de la Seine en somme.

Qui aime ne compte pas
Le président déchu, à vrai dire, ne refusait rien à sa seconde épouse qui lui a donné Mohamed, le garçon si attendu! Et qui dit Leïla – les Tunisiens l’ont vite compris –, voit aussitôt, derrière elle, toute une tribu de nouveaux riches aussi médiocre qu’affamés. Il faut donc compter les onze frères et sœurs, leurs descendants et leurs familles par alliance. Tabarkallah!
Cette flopée d’arrivistes disposaient, eux aussi, de deux autres appartements de luxe à côté de l’hôtel particulier du VIIème. Standing, dépenses, cadeaux pour les hôtes, dont on imagine la «classe»…
Les amis de la Tunisie l’ont bien compris. Depuis 2008, toutes les réceptions de la diplomatie tunisienne, surtout la fête nationale du 20 mars, ne se faisaient plus au 25 rue Barbey-de-Jouy. L’ambassadeur n’avait qu’à louer, pour l’occasion, ailleurs. Et la note salée est toujours payée par l’argent du peuple.

Z. A.

* - D'après M. Mohamed Raouf Najar, ambassadeur de Tunisie en France, dans un entretien téléphonique avec Kapitalis, la résidence de Tunisie en France est la propriété de l'Etat tunisien. Il n'a jamais été question de la céder à qui que ce soit. Il n'y a aucune trace dans le registre des cadastres français d'une quelconque opération de ce type. Par ailleurs, de gros travaux ont été engagés dans le bâtiment depuis mars 2006 qui sont aujourd'hui en phase de finition. Le bâtiment n'a donc été habité par personne depuis cette date. Les informations à ce sujet diffusées par certains médias, y compris par Kapitalis, sont basées sur des déclarations infondées d'opposants tunisiens au régime de Ben Ali. Dont acte... Un journaliste de France 2 Arnaud Comte a même pu voir les travaux en cours dans le bâtiment.

Mardi, 25 Janvier 2011 10:39