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mardi 22 mars 2011

Des organisations juives demandent la déprogrammation d'une série de Canal+

 | DR

Lundi, quelques centaines de personnes ont manifesté devant le siège deCanal +, à Issy-les-Moulineaux, à l'appel de plusieurs organisations juives pour protester contre la diffusion de la série "The Promise" le soir même.

"The Promise" est une mini-série de quatre épisodes sur la naissance d'Israël et le mandat britannique dans la Palestine des années 1940 signée par Peter Kominsky, réalisateur anglais chevronné. Parmi ses réalisations pour le petit écran : "Warriors" (sur l'impuissance des Casques bleus en Bosnie), "L'Affaire David Kelly" (sur l'invasion de l'Irak) ou encore des "Années Tony Blair".

L'histoire : "Basée sur les témoignages de soldats britanniques, d'Israëliens et de Palestiniens, la série "The promise" relate le parcours de deux personnages : Erin, une Londonienne de 18 ans qui se rend pour la première fois en Israël, et Len, son grand-père, un soldat des forces britanniques de maintien de la paix dans la Palestine des années 1940", explique Canal + sur son site.

Voici deux extraits de la série.

(Vidéos : Canal+/Télérama)



"Image délirante d'Israël"

Pour dénoncer le parti pris du réalisateur, des organisations juives, comme l'UPJF (Union des patrons et professionnels juifs de France) appelaient donc à la manifestation. Cette série constitue une "désinformation" et véhicule "tous les archétypes antisémites", estiment les manifestants. Ils réclament sa déprogrammation ou "au minimum", un droit de réponse, selon LaCroix.com.

Le député UMP de Paris Claude Goasguen, qui était présent lors de ce rassemblement a dénoncé "une série caricaturale, honteuse" qui donne "une image délirante d'Israël".

Le réalisateur de "The Promise" rappelle que sa série est avant tout une fiction. "C'était intéressant d'entrecroiser l'histoire d'aujourd'hui et celle de la période du mandat britannique", dit encore Peter Kosminsky, dont l'objectif "n'est pas de donner un avis tranché sur la question" du Moyen-Orient, comme le rapporte LaCroix.com.


"No comment"


Contacté par Le Post, Canal +
se refuse à tout commentaire. "Nous n'avons pas à commenter une oeuvre de fiction", nous explique la chaîne laconiquement.

Egalement joint par Le Post, l'ambassade d'Israël en France ne souhaite pas non plus réagir à la polémique.


Critiques unanimes

Du côté des critiques, si on salue le travail de Kosminsky, on s'attendait à la polémique. Certains "pourront s’indigner d’un parti pris politique dans la droite ligne de la gauche anglaise pro-palestinienne. Reste que Kominsky livre une fiction historique utile pour appréhender un conflit inextricable", écrit Le JDD.

Pour Les Echos, "le résultat est exceptionnel, d'une intelligence foudroyante, ce qui n'exclut pas la polémique". Télérama estime que le réalisateur prend le sujet à bras le corps dans cette "remarquable" série.

"On sort de The Promise profondément bouleversé par les parcours, les ambiguïtés des personnages, souvent tiraillés entre deux loyautés. Une pluie de récompenses est à prévoir pour Kosminsky. Et aussi des quolibets", prophétisait Le Point jeudi dernier.