Nombre total de pages vues

jeudi 17 mars 2011

Dieudonné plaide "l'attentat humoristique"

Par Victoria Cassagnaud, publié le 23/09/2009 13:44 - mis à jour le 23/09/2009 13:56

L'humoriste était jugé mardi 22 septembre pour avoir remis "le prix de l'infréquentabilité et de l'insolence" à l'historien révisionniste Robert Faurisson au Zénith en 2006. Il encourt un an de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende.

C'est avec vingt-cinq minutes de retard que Dieudonné s'est présenté, détendu et souriant, au tribunal de Grande Instance de Paris, accompagné de son avocat, de celui de Robert Faurisson, de ses deux gardes du corps et d'une trentaine de supporters surchauffés. Dans la vaste salle d'audience bondée pour l'occasion, l'ambiance est étouffante. L'humoriste a choisi de prendre lui-même sa défense et tiendra le micro près d'une heure et demi. "Je suis là pour faire mon spectacle, j'espère que vous viendrez aux autres!" lance-t-il à l'auditoire. Derrière lui, seul son public se gondole.

La magistrate a requis un an de prison avec sursis et 10000 euros d'amende contre l'humoriste. Verdict rendu le 27 octobre.

AFP/François Guillot

La magistrate a requis un an de prison avec sursis et 10000 euros d'amende contre l'humoriste. Verdict rendu le 27 octobre.

Cinq associations se sont portées parties civiles au procès de l'humoriste, dont l'Union des Etudiants Juifs de France (UEJF), l'association "J'accuse", la Ligue des Droits de l'Homme et S.O.S Racisme. "Saviez vous que Robert Faurisson était négationiste?" interroge un avocat de la partie civile. "Non", répond sans sourciller l'accusé. Quand le juge lui demande toutefois pourquoi il a invité l'historien à son spectacle, l'intéressé rétorque: "pour servir un attentat humoristique" aux médias. Médias jugés trop frileux à son égard. Interrogé sur la symbolique du pyjama à rayures porté sur scène par son accolyte lors de la fameuse remise de prix, Dieudonné évoque d'abord un "pyjama à carreaux", puis, dans un sourire, "le manque de moyens" de sa production.

Les débats se poursuivront sur le même ton durant près de 4 heures, interrompus à plusieurs reprises à la demande du juge pour "aérer" les lieux rendus irrespirables. Entre les supporters conquis par le show et les parties civiles outrées par "une mauvaise foi évidente", la 17e chambre correctionnelle s'est transformée le temps d'un après-midi en salle de spectacle d'un goût douteux. "En tournant en dérision, en avilissant sciemment, avec une dose de sadisme, les souffrances que la communauté juive a endurées, il m'apparaît que Dieudonné M'bala M'bala a blessé et humilié", a conclu la procureur de la République Anne de Fontette. La magistrate a requis un an de prison avec sursis et 10000 euros d'amende contre l'humoriste. Verdict rendu le 27 octobre.