Moussa Koussa a affirmé que son pays, étant membre à part entière des Nations Unies, était "contraint d'accepter la résolution du Conseil de sécurité". Tripoli encouragera "l'ouverture de canaux de dialogue avec toutes les parties", a-t-il ajouté.
Le ministre de Kadhafi a toutefois "regretté profondément" la résolution de l'ONU, qui, selon lui, "aggravera la souffrance du peuple libyen".
L'ONU demandait un cessez-le-feu dans sa résolution
Le Conseil de sécurité de l'ONU avait voté dans la nuit en faveur d'un recours à la force contre les troupes pro-Kadhafi, ouvrant la voie à des frappes aériennes après plus d'un mois d'une insurrection réprimée dans le sang. La résolution demandait notamment l'établissement immédiat d'un cessez-le-feu et l'arrêt complet des violences et de toutes les attaques contre des civils.
A défaut, elle autorise "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils et imposer un cessez-le-feu à l'armée libyenne. Elle prévoit aussi une zone d'exclusion aérienne mais précise qu'il n'est pas question d'occupation militaire.
Contradictions
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi avait pourtant mis en garde plus tôt contre toute offensive sur la Libye, menaçant de "transformer en enfer la vie" de ceux qui attaqueraient la Libye, dans une interview réalisée avant le vote d'une résolution de l'Onu autorisant le recours à la force.
"Si le monde devient fou, nous le serons aussi. Nous allons riposter. Nous transformerons leur vie en enfer", avait déclaré le colonel Kadhafi dans une interview à la télévision publique portugaise RTP. "C'est quoi ce racisme, cette haine ? C'est quoi cette folie ?", a-t-il lancé aux journalistes.
La Libye se disait déjà prête à un cessez-le-feu
Plus tôt dans la journée, la Libye avait déjà affirmé qu'elle était prête pour un cessez-le-feu contre l'insurrection par la voix de son vice-ministre aux Affaires étrangères. Mais celui-ci avait demandé de discuter auparavant des détails de sa mise en oeuvre, lors d'une conférence de presse à Tripoli.
Kadhafi change de tactique "pour des raisons humanitaires"
Le colonel libyen Mouammar Kadhafi avait auparavant changé de tactique pour des raisons humanitaires et ne prévoyait plus d'attaquer la ville de Benghazi, fief des rebelles, selon une information communiquée jeudi soir par la chaîne CNN.
Le leader libyen avait affirmé plus tôt que les forces gouvernementales allaient attaquer dans la soirée Benghazi, fief de la rébellion dans l'est du pays, dans un message sonore retransmis par la télévision libyenne. "La raison (à ce changement de tactique) est qu'ils s'attendent à un exode humanitaire. Ils s'attendent à ce que les gens aient peur de ce qui va arriver et il (Seif al-Islam, le fils de Kadhafi) a dit que l'armée allait être là pour les aider à sortir" de la ville, a expliqué le journaliste de CNN.
Les troupes libyennes "vont prendre position en dehors (de la ville). Le gouvernement va uniquement envoyer (à Benghazi) la police et des forces spécialisées dans la lutte antiterroriste afin de désarmer les rebelles", a ajouté le correspondant de CNN, citant toujours Seif al-Islam, soulignant qu'il avait reçu l'appel du fils du colonel Kadhafi peu avant le vote à l'Onu.
Nouvelobs.com avec AFP