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mercredi 23 mars 2011

Recrudescence de violences à la frontière entre la bande de Gaza et Israël

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 22.03.11 | 07h01 • Mis à jour le 22.03.11 | 21h10

Les restes de la maison détruite dans l'est de Gaza, mardi.


Une nouvelle journée de violence, la plus importante depuis plusieurs mois, a eu lieu à la frontière entre Israël et la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, mardi 22 mars. Le bilan, selon des sources médicales palestiniennes, est d'au moins huit morts côté palestinien, dont trois enfants.

"Au moins quatre martyrs ont péri dans des tirs sur des jeunes qui jouaient au football dans le quartier de Chajaïya", dans l'est de la ville de Gaza, a déclaréAdham Abou Selmiya, responsable des services d'urgence dans la bande de Gaza. Les jeunes victimes seraient âgées de 11, 16 et 20 ans, le propriétaire de la maison, âgé d'une cinquantaine d'années, ayant également été tué. Une dizaine de personnes ont également été blessées par ces tirs.

Un raid aérien israélien sur le quartier de Zeïtoun, toujours dans l'est de la ville, a également fait quatre morts. Il s'agirait de militants du Djihad islamique.

"RUDE RIPOSTE"

L'armée israélienne a confirmé avoir tiré à Chajaïya, indiquant avoir fait usage non pas d'artillerie mais de mortiers "contre un site de tirs de roquettes dans le nord de la bande de Gaza" après le tir de quatre roquettes artisanales Qassam vers Israël, selon elle. "Apparemment, des civils innocents ont été touchés par ces tirs, ce que déplore l'armée", a reconnu une porte-parole militaire israélienne.

Un peu plus tard, le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, a exprimé ses regrets "à la suite de mort de civils innocents tués par erreur dans la bande de Gaza par l'armée israélienne en réaction à des tirs du Hamas visant des citoyens israéliens innocents", dans un communiqué diffusé par son bureau.

L'armée israélienne a déclaré ne pas rechercher d'escalade, mais un porte-parole du Hamas, Ismaïl Roudouane, a déclaré : "Ce massacre ne restera pas impuni et l'entité sioniste doit s'attendre à une rude riposte." M. Nétanyahou a également accusé le Hamas d'utiliser "des boucliers humains", en référence aux tirs de roquettes vers le territoire israélien à partir de zones habitées à Gaza."L'Etat d'Israël n'a aucune intention de provoquer une dégradation de la situation, mais notre armée continuera à agir avec fermeté pour défendre les citoyens israéliens", a ajouté le premier ministre.

Gaza, mardi 22 mars.

Gaza, mardi 22 mars.AFP/MOHAMMED ABED

Ces derniers jours les échanges de tirs et les raids aériens se sont multipliés à la frontière entre la bande de Gaza et Israël, dans un fatal engrenage : mardi matin un projectile a été tiré de Gaza vers le sud d'Israël. "Cet engin est tombé sans faire de blessé dans le district d'Eshkol", dans le désert du Néguev, selon une porte-parole militaire. Avant ce tir d'obus, l'aviation israélienne avait bombardé dans la nuit des objectifs à Gaza, en représailles à d'autres tirs d'obus et de roquettes tirés par la branche armée du Hamas, en réponse à la mort de deux de ses membres tué dans un raid israélien le 16 mars.

PARIS "PRÉOCCUPÉ"

Ces tirs sont sans précédent depuis l'offensive israélienne "Plomb durci" de décembre 2008-janvier 2009 contre la bande de Gaza. Jusqu'à présent, le Hamas observait une trêve de fait avec Israël, pour éviter une nouvelle épreuve de force après cette dévastatrice opération, qui avait fait 1 400 tués palestiniens à Gaza.

Mardi, la France a appelé les Palestiniens et les Israéliens "à la retenue" , après les tirs de roquette des premiers et des raids aériens menés en représailles par les seconds. "Nous appelons toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue afin d'éviter toute escalade des violences, dont l'histoire récente a montré qu'elle pouvait avoir des conséquences désastreuses", a dit le Quai d'Orsay.

Les restes de la maison détruite dans l'est de Gaza, mardi.REUTERS/STR